Tous les funkymen marseillais l'attendaient comme l'événement funk de l'année. Le festival Bol de Funk 2010 a bien assuré son 8ème service en 2010 même si le Dock des Suds n'était pas plein à craquer. Non pas que l'ambiance fût froide, bien au contraire ! Bilan du festival funk le plus important de la région.
Le vendredi 1er avril a commencé ardemment avec le "savoir-groover" de la fanfare de Chicago Hypnotic Brass Ensemble. Une fanfare assez originale aux sonorités hip hop qui dégage une forte puissance, liée à la présence de 8 cuivres et une batterie sur scène. L'ambiance décolle quand la fanfare entame le morceau résolument funk "Alyo". Viendront ensuite des morceaux jazz hip-hop tels que "War" ou encore des morceaux ultra festifs aux rythmes endiablés comme "Party started", qui donne le relai au public.
Si une impression d'osmose se dégage de cette formation, c'est sans doute parce que les 8 cuivres sont en réalité 8 frères, aussi fils du trompettiste de jazz Phil Cohran... Pas étonnant que les musiciens mêlent avec autant de fluidité et de maîtrise jazz et hip hop. Une fois le live achevé, les 9 musiciens qui ont pour habitude de jouer dans les rues du monde entier, ont rejoint le public pour danser ou encore discuter des différences existant entre les Etats-Unis et l'Europe ou encore Paris et Marseille. La soirée s'est poursuivie avec la flûte enchantée de Magik Malik et les sets du Dj munichois Florian Keller pour un dance-floor « juicy » jusqu'à 4h du matin.
Le rendez-vous est pris le lendemain au Dock pour accueillir le légendaire Sir Joe Quarterman, tout droit venu de Washington en concert pour la première fois en Europe. L'auteur du célèbre tube de 1973 "So much trouble in my mind" était accompagné par les anglais de Speedometer. Un vrai concert "revival" pour les amateurs de vieille soul qui garderont un souvenir délicieux de Sir Joe dansant à n'en plus pouvoir sur scène et allant jusqu'à changer de tenue pour arborer des lunettes et une casquette sur ses tresses perlées. Place ensuite à la french touch avec la fanfare parisienne de Ceux Qui Marchent Debout et leur show décoiffant puis platines libres au londonien Asley Beedle et ses mix afro-soul pour clôturer ce 8ème service du Bol de Funk.
La magie du bol de funk opère toujours mais la programmation, certes authentique, s'adressait-elle peut-être trop aux initiés ? En tout cas, tout le monde a déjà hâte de pouvoir reprendre un bol de funk en 2011.
Linda Mouffek