« À partir de La Colonie pénitentiaire, ma lecture de Kafka est plus d’une fois interrompue par des sentiers de traverse puis reprise, mais chemin faisant, après un détour, je reviens toujours à lui. Tous ces trajets me reconduisent inéluctablement à la situation présente des asservissements imposés par l’impérialisme capitaliste dont la fiction de Kafka a décrit l’effrayante machinerie. Mais c’est aussi en le lisant et relisant sans cesse que j’ai éprouvé la joie que transmet son écriture. Sans doute donne-t-il aussi l’indication de ce que peut être un geste de décolonisation quand il offre à ceux à qui il s’adresse la possibilité de résister et la puissance d’agir. »
Ne faut-il pas rendre au terme « radicalité » sa beauté virulente et son énergie politique ?
Tout est fait aujourd’hui pour identifier la radicalité aux gestes les plus meurtriers et aux opinions les plus asservies. La voici réduite à ne désigner que les convictions doctrinales et les stratégies d’endoctrinement. La radicalité, au contraire, fait appel au courage des ruptures constructives et à l’imagination la plus créatrice. La véritable urgence est bien pour nous celle du combat contre la confiscation des mots, celle des images, et du temps. Les mots les plus menacés sont ceux que la langue du flux mondial de la communication verbale et iconique fait peu à peu disparaître après leur avoir fait subir torsion sur torsion afin de les plier à la loi du marché...
Entrée libre sur réservation
+ d'infos : theatre-vitez.com