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Estagnol, Bregançon, Cabasson... Ces plages de rêve durement touchées par l'incendie

1500 hectares parcourues par les flammes et un trésor naturel durement touché. La polémique enfle sur les moyens aériens insuffisants qui auraient permis de sauver une partie du massif.

Publié par Jean-Baptiste Fontana le 27/07/2017 - Modifié le 29/07/17 18:24
Estagnol, Bregançon, Cabasson... Ces plages de rêve durement touchées par l'incendie

La carte postale paradisiaque des plages et criques du Cap Bénat est partie en fumée ce mercredi 26 juillet. Le décor verdoyant  a été remplacé par le noir des cendres tout autour du littoral. Le feu qui a parcouru plus de 1500 hectares a enfin été fixé ce jeudi matin, mais le bilan est très lourd pour le patrimoine naturel.

 

Mercredi matin, les plages n'avaient pas été touchées

Ce mercredi matin, l'optimisme était de rigueur au PC des pompiers. Le feu semblait en passe d'être contenu, les pompiers se concentraient sur quelques points chauds, avec l'appui des canadairs dès l'aube.

Le feu qui s'était propagé toute la nuit n'avait touché que les crêtes et avait epargné toute la zone littoral du Cap Bénat, dont les célèbres plages de l'Estagnol, Brégançon et Cabasson. 

Comme c'est la règle, la priorité des pompiers était naturellement de protéger les biens et les personnes avec l'imposante évacuation de 12.000 personnes organisée en pleine nuit. 

De violentes reprises dans l'après midi, le feu menace alors à nouveau la ville 

C'est vers 16 heures que la situation a dérapé. Les moyens aériens présents le matin ont du être redéployés en grande partie sur les feux des Bouches du Rhône et les départs enregistrés dans le Var à Brignoles notamment. Autre facteur agravant, le mistral a redoublé d'intensité dans l'après-midi entraînant plusieurs fortes reprises en lisière.

Résultat, à 17h la situation était à nouveau hors de contrôle. L'action des soldats du feu s'est concentrée sur un front nord-est qui menaçait les habitations dans le secteur de la Favière et Gaou Bénat. Pendant ce temps là, le feu s'est aussi propagé aux plages et à la côte sud.

Les secteurs des pointes de la Tripe, de la Galère et de Cabasson ont alors été la proie des flammes en cette fin d'après-midi malgré de nombreux pompiers présents sur ce secteur.

Reste à savoir maintenant quel sera le bilan exact du passage du feu. Si le feu est arrivé jusqu'à la mer dans de nombreux secteurs, il n'a pas forcément tout brûlé. Il peut parfois "rester au sol", c'est à dire brûler le sous-bois sans forcément détruire les arbres. 

La carte du parcours du feu


Mise à jour 29/07 : détail plage par plage :
L'image du satellite Airbus Pléiades permet de voir le détail de la zone parcourue par le feu.
Pellegrin, Léoubres et Estagnol : intégralement épargnées
Brégançon : partiellement touchée, sur la partie est.
Cabasson : touchée en bonne partie
Pointe de la Galère : très largement parcourue par le feu
Pointe de la Tripe, Calanque de la Tripe et à l'est : Complètement parcourues par le feu.
> Afficher l'image satellite détaillée

Avec seulement 6 canadairs actifs pour toute la France, les plages ont été sacrifiées

Dans le milieu de la journée, le Premier Ministre reconnaissait à l'assemblée nationale que seuls six canadairs sur douze étaient opérationnels pour toute la France. Les autres étant soit en révision, soit en panne. A cette heure là, cinq feux importants et de multiples départs de feu étaient en cours dans le sud-est de la France. 

Le gouvernement a confirmé le renouvellement des trackers prévu de longue date avec des Dash-8. Mais la demande des pompiers concerne surtout les canadairs, ces avions bien plus performants grâce à leur capacité à écoper directement en mer. Leur production a été arrêtée il y a quelques années par les Canadiens faute de marché suffisant. Cependant, il en reste encore quelques uns disponibles. C'est ce que nous a confirmé la société canadienne Viking Air qui commercialise désormais ces avions. Elle nous indique qu'elle dispose dès aujourd'hui de canadairs à la vente. Elle travaille actuellement pour proposer dans les années à venir une nouvelle génération d'hydravions avec une plus grande capacité de largage.

Le président de la région PACA, Renaud Muselier souhaiterait que l'on mettre en place une véritable flotte européenne pour le bassin méditerranéen. Ce qui permettrait une commande suffisamment importante de 25 appareils pour relancer la production de ces engins.

 

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