Percy Allum, politologue et peintre, est né en Angleterre en 1933. Après de longues études, il part en 1957 pour son « Grand Tour » à la découverte de la France et de l’Italie, comme les voyageurs anglais du 18e siècle : Paris, Marseille, Venise, Florence, Rome, la Sicile, mais surtout Naples. Fasciné par la lumière du Sud et les cultures méridionales, il ne cessera d’y retourner. Il devient professeur de Sciences Politiques, spécialiste de l’ Italie et du Mezzogiorno napolitain et il enseigne en Angleterre, en France, en Italie. Sa carrière universitaire lui permet de rester libre dans son travail parallèle de « peintre du dimanche », comme il aime à se définir, et d’expérimenter à loisir.
Les maisons de Naples sont un thème récurrent dans son oeuvre par ailleurs multiforme et abondante. Les 24 dessins en noir et blanc furent exécutés à Naples pendant les 10 ans (1996-2006) qu’il a passées à enseigner à l’Université l’Orientale. C’est avec eux sans doute que ses analyses politiques s’incarnent le mieux dans sa représentation des paysages urbains d’une ville multiple, superbe, grandiose et dégradée, abandonnée aux ravages des éléments (tremblements de terre, effondrements du sol, etc..) mais surtout livrée aux malversations des hommes politiques et des spéculateurs avides de profit, au détriment du quotidien de ses habitants, comme le montre si bien le film de Francesco Rosi, Mains Basses sur la Ville. En contraste, les collages datent du retour en Angleterre(2006) exécutés dans le calme de la campagne anglaise, nourris de souvenirs, retrouvant les couleurs du Midi qui l’avaient tant ému à son arrivée 50 ans plus tôt: rouge pompeïen, sang de boeuf, ambre, Bleu de Prusse, Terre Verte, Terre de Sienne brûlée, vert gazon, vert Véronèse, viride etc...
Méticuleusement préparés, les papiers furent exposés au soleil de Naples afin d’obtenir les nuances exactes de son projet ; les découpages de matériaux divers furent aussi soigneusement choisis pour composer un assemblage ludique qui tient du puzzle mais qui correspond aussi à une composition rigoureuse, quasi obsessionnelle, qui transforme le chaos sombre et imprévisible de la vieille ville en un paysage ordonné, lumineux et quasi abstrait.
Fruit d’un long travail de réflexion et dernier hommage d’un homme du Nord à l’incomparable ville de Naples.
Inauguration et Concert par l'Orchestre de musique napolitaine vendredi 12 mai à 17h30
Programmation spéciale « Naples », Auditorium Ernest Blanc :
samedi 13 mai, à 14h30
Film italien de 1963 / Synopsis : Début des années 60. Naples se transforme sous l’impulsion de la municipalité de droite qui, alliée à un entrepreneur sans vergogne, lance de grands programmes fonciers et immobiliers. Les spéculateurs s’en donnent à coeur joie, Nottola le premier, qui cumule les casquettes d’entrepreneur et de conseiller municipal. Quelques semaines avant les élections, l’effondrement d’un taudis à proximité d’un chantier suscite un émoi considérable dont les répercussions politiques atteignent le coeur du pouvoir napolitain.
Une commission d’enquête est nommée qui va tenter, malgré les pressions, de faire toute la vérité sur les agissements du pouvoir en matière d’immobilier et de pots de vin. Suivi du documentaire « Les plus grands palais de Naples » de 16h30 à 17h
