Aubagne : Nicole Ferroni interpelle la Ministre de la Culture sur l'avenir de la MJC

L'association subit depuis 2014 des coupes budgétaires drastiques ayant un réel impact sur son fonctionnement. Les élus réunis mercredi soir ont une nouvelle fois relancé le débat sur l'avenir de la MJC. La marraine de l'association, Nicole Ferroni a posté ce samedi une vidéo où elle interpelle la Ministre de la Culture et de la Communication Audrey Azoulay.

"Quelqu'un aurait le 06 de la Ministre de la Culture ?"

"Bonjour, madame la Ministre de la Culture (...) Je me présente je m'appelle Nicole Ferroni et j'ai un service un peu urgent à vous demander. Je suis marraine de la MJC Aubagne et comme elle est en danger, il est organisé ce matin un rassemblement, ce samedi 1er avril devant la MJC Aubagne à 10h. Sauf que je suis à Cahors (...), donc je voulais savoir si vous pouviez y aller à ma place (...) et si vous pouviez profiter de votre venue pour venir aussi avec l'équivalent des subventions perdues (...) à savoir environ 150.000 euros." Cet appel lancé par l'humoriste qui a fait ses armes à la MJC et qui en est aujourd'hui la marraine intervient juste après la relance du débat sur l'avenir de la MJC par les élus à l'occasion du Conseil Municipal organisé mercredi soir.

Depuis 2014, l'association culturelle a vu ses subventions faire une chute vertigineuse. De 800.000 euros alloués, la subvention est passée à potentiellement 290.000 euros pour 2017. Outre une coupe budgétaire drastique, la mairie a annoncé au mois de décembre une "remunicipalisation" des locaux de la MJC d'ici le mois de juin, date de fin du bail de l'association culturelle. Le projet de la mairie implique de conserver la vocation des lieux, à savoir un espace dédié à la culture et à la jeunesse, mais sous-entend également que la MJC perde une partie de ses actions, notamment celle concernant l'éducation populaire, une philosophie qu'elle applique depuis 1973.

L'avenir de la MJC Aubagne : une boucle sans fin

Le dossier de la MJC ressemble à une boucle sans issue. Depuis la réduction des subventions, le "cas MJC" est souvent abordé en Conseil Municipal sans qu'aucune solution satisfaisante ne soit trouvée. Le directeur Yohann Otokpa a de son côté multiplié les contre-propositions afin de relancer les négociations. L'une des dernières en date, effectuée au mois de février n'a d'ailleurs pas trouvé réponse, comme l'indique Yohann Otokpa sur le site de la MJC. "L'Assemblée générale extraordinaire du 3 mars 2017, pour celles et ceux qui ont pu y assister, n'a pu que constater l'absence de réponse de la municipalité aux contre-propositions que nous avions formulées une quinzaine de jours auparavant."

La contre-proposition évoquée proposait que la MJC conserve la maîtrise de la gestion de la salle de spectacle, qu'elle bénéficie d'une subvention supplémentaire, et que les mesures de réintégration des personnels détachés et mis à disposition soient annulés. 

290.000 euros de subvention pour la MJC

Lors du Conseil Municipal de mercredi soir (le 29 mars 2017), les élus ont relancé les débats sur l'avenir de la MJC. Le sujet du jour concernait la demande de subventionnement de l'association pour 2017 pour un montant de 290.000 euros. Nicolas Robine (Front National) s'est exprimé en premier à ce sujet, expliquant que malgré un subventionnement important, l'association n'a pas fourni de bilan d'activité, justifiant ainsi l'abstention de son groupe. De son côté Magali Giovannangeli (PCF) a tranché n'hésitant pas à dire qu'il s'agissait d'une "mort annoncée" pour la MJC. Engagée, Magali Giovannangeli a expliqué : "Vous justifiez par de la mauvaise gestion votre projet d'en finir avec l'éducation populaire, a-t-elle ajouté, et un lieu de création et de vivacité culturelle qui depuis 40 ans rassemble des centaines de personnes. De plus cette convention laisse entière la question du personnel associatif et de son devenir. C'est pourquoi nous voterons contre". (propos relayés par nos confrères de la Provence.