La première partie a été confiée aux Roultaboul & Banaboo. Beaucoup d'énergie, une musique très festive et un humour bien gras et potache, idéal pour animer les soirées Miss Camping à la Grande Motte, un peu moins pour mettre l'ambiance à Sanary. Dommage.
Viennent enfin les Fatals Picards, il est 23 heures, les festivités peuvent commencer. Quatre musiciens sur scène, une ambiance très rock et des paroles savoureuses. C'est le style Fatals Picards avec ses jeux de mots à gogo, son autodérision, et ses vannes sur leurs confrères ( Bernard Lavilliers étant le plus connu, mais Cali et les autres en prennent aussi pour leur grade). Des textes comiques mais aussi une vraie musique, et donc au final un spectacle complet, tout autant humoristique que musical. On en redemande !
Rencontre avec Paul et Yves, le chanteur et le bassiste des Fatals Picards.
Comment se passe l'écriture de vos chansons ?
Paul - On écrit les paroles d'abord parce que l'on fait des chansons humoristiques donc l'important c'est vraiment le texte, puis ensuite vient la musique. Le texte inspire vachement la musique.
Vos sources d'inspiration ? Qu'est ce qui vous fait démarrer une chanson ?
Paul - C'est n'importe quoi ! Un gag, un truc que tu lis, une ambiance, un fait divers, des gens qu'on rencontre... Ca peut être plein de trucs, ca vient comme ça et puis si ca reste et que ca fait vraiment marrer tout le monde, on décide de le garder. Yves - Je t'avoue que là si on pouvait trouver des bonnes idées cela nous arrangerait, parce que l'on est un peu... on est en plein dans la préparation d'un nouvel album. Donc on rachète des idées justement ! si vous avez des groupes qui vendent des chansons ou des trucs drôles, on est preneurs !
Paul - On veut racheter des chansons quoi !
En live justement, le public aura l'occasion de découvrir de nouvelles chansons ?
Paul - Oui, on aura, deux nouvelles chansons. On essaye de les roder un peu comme ça sur scène. Elles s'installent bien dans le repertoire.
Au niveau musical, quelles sont vos influences ?
Paul - On est un peu rock. Chacun a ses goûts particuliers, mais la tendance générale, elle est rock. Depuis le nouveau spectacle que l'on fait depuis janvier, c'est clairement plus rock qu'avant.
Quel est votre public ?
Paul - Ca va du gamin au mec de 70 piges. On fait plein de style de musique et de genres d'humour aussi, donc c'est relativement large, sans pour autant faire le groupe qui veut ratisser partout. Mine de rien en essayant de faire des chansons marrantes, on ramène plein de monde différent.
Avez-vous été approché pour faire de la radio, de la télé ? C'est quelque chose qui vous tente ?
Paul - On a eu quelques petites touches à une époque, mais bon la télé, ca parle beaucoup...
Yves - C'est pas notre truc. Mais bon tu vois lui ( Paul), il aimerait bien ! Sa reconversion, il l'a plusieurs fois abordée dans des chambres d'hotel, tard le soir, un peu saoul ; il aimerait se reconvertir en théâtre de boulevard ou en acteur. Donc pourquoi pas. Moi, ca me dirait moins.
Paul – Oui, mais tu me rejoindras quand même !
Yves - Ouais, s'il y a des câbles à tirer, du café à faire.
Paul - Tiens justement, vas faire du café !
(Yves part sur scène pour faire ses balances en vrai...)
22eme sur 24 à l'Eurovision, il vous manquait juste une place pour finir bon dernier, des regrets ?
Paul - Bon, on a été boycotté, je crois que c'est clair ! On faisait trop de bruit, on était trop politique dans nos chansons. Les gens nous ont jugés et ils ont décidé de nous humilier... (rires)
Non, c'est vrai que l'on aurait bien aimé gagner mais bon ça a foiré, pour plein de raisons. Bon on a perdu, mais c'est pas grave, cela nous a bien arrangé cette affaire au final, parce que l'on a eu une bonne médiatisation. Il y a pas mal de gens qui nous ont découverts, puis qui sont allés voir un peu plus loin que l'Amour à la Française. Plus de monde sur les concerts, le disque s'est mieux vendu. On a franchi un palier avec l'Eurovision.
Vous vous appelez Les fatals picard, et pourtant il n'y a plus un seul picard dans la bande !
Paul – Quand notre groupe s'est créé, il y avait des picards puis la formation a évolué. Ivan s'est barré en décembre, et encore, ce n'était pas un vrai picard, il y avait passé seulement quelques années quant il était jeune. Et donc du coup, il n'y en a plus.
Justement, Ivan Callot est parti cet hiver des Fatals Picards, vous avez de ses nouvelles ?
Il travaille sur son projet solo et écrit son nouveau disque. Il joue avec nous à la rentrée, il fera la première partie de nos concerts à Paris. Mais on n'est pas du tout fâché, il est parti parce qu'il avait envie de faire un concept solo et qu'il était dans les picards depuis déjà 7 - 8 ans , et que les tournées, ca commencait un peu à le saouler, il n'avait plus de vie familiale. Donc il a pris un an pour repartir sur un autre projet. Non, on ne s'est pas quittés fachés, juste que lui ça le saoulait et nous ça nous saoulait que justement cela le fasse chier.
Des nouvelles de votre prochain album ?
C'est prévu pour le 1er trimestre de l'année 2009. On va l'enregistrer en septembre et en novembre. On va sûrement sortir des 5 titres avant, des petits trucs.
Des participations ? Parce que finalement avec Bernard Lavilliers vous êtes potes maintenant !
Potes c'est peut être un peu beaucoup... on ne le connait pas assez pour être proche. C'est vrai qu'on l'a rencontré par rapport à la chanson. Ca s'est bien passé, c'est un mec super cool. Donc oui, il y aura des participations, peut être avec des gens avec lesquels on est plus potes comme Didier Wampas, Didier Super aussi... heu, Jennifer de Superbus !
Jean-Baptiste Fontana & Agathe Olivier