Ce 18 juillet dans le cadre du festival de danse de Marseille, le ballet conviait les marseillais à un pique nique géant sur ses pelouses qui s’étaient déplacés en masse à cette occasion. La soirée débutait par un pique nique géant, d'ailleurs un peu victime de son succès car il n’était pas facile d'approcher les stands mais qui se plaindra de cet engouement pour la culture et la danse dans la cité phocéenne...
Puis le public était convié à participer à une grande leçon de danse sur un extrait de la création "Boléro" (Emio Greco et Pieter Scholten) sous la conduite de deux des danseurs du Ballet. La bonne humeur était de mise. La piste de danse laissa ensuite rapidement la place à une foule compacte venue assister au clou de la soirée, un extrait du "Corps du Ballet" suivi de la présentation de "Boléro" dans une configuration remaniée pour accueillir la troupe du ballet au grand complet.
Enfin pour les plus noctambules la cour de sont bâtiment emblématique résonnait au son d'un DJ set pour finir de charmer un public moins familial.
Quelques mots sur la pièce "Le Corps du Ballet" dont le propos, comme le soulignait le présentateur, est que la création et l'art sont des actes de résistances.
Aux lendemains de l'attentat de Nice elle prenait forcément une dimension et un sens tout particuliers.
Cette œuvre peut être vue comme un éloge de la cohésion et du groupe en tant qu'entité avec ses costumes et ses masques qui anonymisent les danseurs ou au contraire font éclater leurs individualités. Mais les instants les plus poignants furent sans doutes dans son ouverture qui débute par les première mesures de l'hymne national sifflées par l'un des danseurs (l’interprète espagnol Angel Martinez Hernandez), on imagine combien les échos de ce son étaient particulièrement émouvants ce soir là.
Interprétée avec une grande énergie et beaucoup de générosité malgré des conditions que l'on imagine délicates (le tapis qui refusait de sécher semblait particulièrement glissant), la représentation s'acheva fort logiquement sous des applaudissements nourris qui donnèrent lieux à de nombreux saluts de rappel et c'était vraiment mérité.
Didier Philispart
