Un tracé sans réelle difficulté
L'endroit était plutôt bien choisi : un terrain vague (le site de la Coulée Verte) transformé en circuit d'essai pour des pilotes remontés avant le départ. Les 311 engagés dans le Rallye Tunisie 2008 ont goûté hier aux pistes de terre et de graviers tracées par le pilote, et patron du Rallye Cyril Neveu. Une mise en bouche pour ainsi dire, aux futures épreuves dans le désert. Une façon aussi, pour les pilotes, de tester leur forme et leur mécanique. Le circuit fermé du Prologue ne présentait pas de réelle difficulté technique, il a davantage été conçu pour le show. Une belle boucle en descente permettait aux concurrents de s'élancer et d'arriver en vitesse sur les quelques obstacles du terrain : sauts, appuis et stables.
L'enjeu du départ Le défi consistait surtout à ne rien casser avant le vrai départ. Pour deux concurrents, ce fut la chute, sans dégâts. Pour d'autres, l'occasion de repérer et de réparer une fuite d'huile. Un enjeu important présidait tout de même au Prologue, l'ordre d'arrivée des compétiteurs à cette épreuve liminaire déterminant l'ordre de départ officiel des engagés au Rallye Tunisie, qui s'effectuera demain de Tunis à 11h après le débarquement du bateau Carthage.
Un show de passionnés Organisateurs et participants s’accordent sur le maître mot de cette aventure humaine et sportive : la passion. Eric et David, deux membres de l’association AMIS (association de médecins tout terrain) suivront en moto les compétiteurs de près pendant la course afin de parer aux premiers secours en cas de souci. Ils sont avant tout des riders passionnés, autrefois compétiteurs de rallye, et assurent l’assistance médicale bénévolement. Stéphane Clerc,
récemment associé à Cyril Neveu pour l’organisation du Rallye Tunisie, est lui aussi « arrivé » dans le monde automobile par envie. Le sourire aux lèvres, il confirme l’état d’esprit convivial qui règne sur l’aventure.
« Un message de paix »Pour Chadly Zouiten, tunisien Président de la Fédération Maghrébine de l’Automobile, le sport est un vecteur de paix. « Les défis sportifs sont une belle occasion de créer des liens entre les gens. Une trentaine de nationalités sont présentes sur l’aventure, tout le monde vit ensemble, et c’est magnifique». Le Rallye Tunisie, fier de son «internationalisation », cherche à démontrer que l’on peut accomplir de belles choses en Afrique en sortant des clichés tiers-mondistes. Chadly Zouiten formule le vœu, très cher, d’aller plus loin encore en créant un rallye entièrement maghrébin, qui traverserait le Maroc, l’Algérie, la Lybie, la Tunisie. « On voudrait pousser jusqu’en Egypte », renchérit Stéphane Clerc.
Avant même le départ, l’équipe du Rallye Tunisie esquisse un bilan de l’aventure, dont les effets médiatiques et économiques devraient être largement positifs. Mr Zouiten avance le chiffre de trois millions d’euros de retombées économiques pour les pays traversés. Nul ne doute, non plus, de l’accueil chaleureux qui les attend. Le retour est prévu le 5 mai à Marseille.
Reportage : Marion Bonnefond & JB Fontana