Le retour de Portishead place 2014 comme la meilleure année depuis longtemps. Groupe fondamental, l’union du démiurge Geoff Barrow – batteur et bidouilleur génial, créateur d’un son qui a inspiré des armées de musiciens – et de Beth Gibbons – cette voix ténébreuse qui a accompagné les nuits et les jours de millions d’auditeurs hallucinés – a définitivement placé, en un chef d’œuvre inaugural (Dummy), la ville de Bristol sur les cartes et installé la « pop tripante » comme la bande-son d’un siècle crépusculaire. Vingt ans plus tard, on aura passé beaucoup de temps à attendre des nouvelles : Dix années entre les second et troisième chapitres, six ensuite. Mais les belles histoires ne s’oublient jamais, et les retrouvailles seront forcément grandioses.