Lauréat de la Villa Médicis hors les murs en 2007, Thomas Quillardet est d'abord passionné par les écritures contemporaines. S'il s'est emparé avec Jeanne Candel des deux premiers volets de la fameuse trilogie de Carlo Goldoni, c'est pour retrouver la puissance de la satire d'une Venise décadente. Villégiature décrit le crépuscule d'un monde à travers l'histoire de quelques bourgeois désenchantés et grotesques qui, après moult tergiversations, décident de partir en vacances.
La nouvelle traduction et le jeu précis et généreux de ces jeunes acteurs décapent littéralement la pièce. Leur vision est concrète et subversive. Le rythme s'emballe et la parole directe se prolonge dans les corps, comme si la folie avait contaminé tout ce beau monde oisif et sclérosé, sacrifié à la déroute économique. Thomas Quillardet met en scène la fin d'un monde, celui d'une Europe à l'orée d'une révolution démocratique, où se débat une génération perdue, trop romantique pour pouvoir résister à son époque.