La Métropole Aix Marseille Provence, en lien avec le Grand Site Concors Sainte Victoire vient d’aménager un nouveau sentier au sud de Meyrargues permettant de découvrir les traces de l’ancien canal permettant d’alimenter Aix en Provence en eaux depuis des sources de Traconnade situées à Jouques.
C’est sur la commune de Meyrargues que l’on peut apercevoir les restes de deux aqueducs, l’un est totalement détruit et ne subsiste que des traces de piles, mais l’autre, en amont et situé au sud-est de la commune, à coté du cimetière est encore partiellement debout, avec quelques arches.
Un nouveau sentier de 3,4km a été aménagé cet automne, il part du centre ville, depuis le parking place des Anciens combattants pour accéder à l’aqueduc principal, puis suit le cheminement de l’ancien canal dans la colline jusqu’à redescendre vers l’autre aqueduc, celui de Réclavier, particulièrement dégradé.
Ce sentier est donc très pédagogique pour comprendre l’histoire de cet ouvrage d’art estimé au IIe siècle après JC, avec notamment des tables d’informations tout au long du parcours.
Le parcours peut se faire en famille, sans poussette, sur une durée d’environ 1h15 et avec un dénivelé positif d’environ 61 m. Il permet également d’avoir une vue panoramique sur le village de Meyrargues.
> Le dépliant du sentier au format PDF
Le passage sur la commune de Meyrargues n’est qu’une petite partie du périple de ce long aqueduc de 31 kilomètres qui permettait d’alimenter la ville antique d’Aquae Sextiae. Tantôt en mode canal, tantôt en mode aérien et souvent aussi enterré.
Entre Jouques et Meyrargues, les historiens ont retrouvé de nombreuses traces de son parcours et permis de dévoiler la majorité de ses secrets. On y a retrouvé de nombreux petits tunnels, galeries, traces de ponts et autres ouvrages. Mais c’est sans conteste à Meyrargues, avec cet aqueduc permettant de traverser le vallon du Pas de l’Etroit que les vestiges sont les plus remarquables.
Car ensuite, après avoir quitté Meyrargues, l’aqueduc va devenir souterrain sur 8,5km, notamment au dessus de la commune de Venelles. C’est une véritable prouesse pour les ouvriers et architectes de l’époque d’avoir réussi à creuser un tel tunnel, parfois jusqu’à 80m sous terre et sur une telle distance.
Son tracé précis et les vestiges de ce long tunnel sont toujours mystérieux. Seuls sept regards auraient existé, mais il n’en reste que deux connus et non détruits à ce jour, et leur exploration n’a pas permis de descendre jusqu’au tunnel souterrain pour l’explorer. Un de ces puits, aujourd’hui condamné à la surface, est profond de 83m, un autre de 52 mètres.
Pour plus d’information, il est possible de lire en accès libre l’étude passionnante de Bernard Fino Marc Fuhry sur cet aqueduc
> l'étude en ligne sur le site persee.fr
crédit photos: grandsitesaintevictoire.com