Il faut regarder au-delà de la fascination qu’exercent sur nous ces six danseuses danseurs exaltés et sensuels, emportés par le rythme trépidant insufflé par une bande son qui alterne musique afro-cubaine, rap, électro… Décoder le langage du corps, des mains, de leurs interactions. Y déceler sûrement des symboles de domination : celle des coloniaux qui veulent dompter les esprits, celle des militaires qui organisent le pillage des richesses, celle des hommes.
Lire dans les gestes la prière, l’héritage, les rituels, l’amour, la résistance et la reconstruction. Ce voyage initiatique est un plongeon dans une transe africaine qui enchevêtre au plus près les danses traditionnelles et contemporaines. On y retrouve, évidente, la signature de la chorégraphe Anne Nguyen : une écriture brute et virtuose, puissante et épurée, qui dit un pan de l’Histoire de ce monde.