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Dix enjeux à résoudre pour que 2013 soit une réussite.

1000 jours et une dizaine de grandes questions à résoudre impérativement pour que cette année culturelle soit réussie

Publié par Jean-Baptiste Fontana le 09/04/2010
Dix enjeux à résoudre pour que 2013 soit une réussite.

Les nouveaux lieux culturels seront-t-ils livrés à temps ?
Les chantiers se sont multipliés, c’est une excellente nouvelle pour Marseille… Mais seront-ils livrés avant le début de l’année 2013 ? Malheureusement la question est d’actualité. Pas de soucis pour la majorité des lieux ( CRM, le Silo et tous les lieux de taille modeste), mais la principale question concerne le MuCem. Ce projet très ambitieux notamment dans les techniques de construction suscite de vives inquiétudes. Son démarrage a été retardé (financements à la traine et actions judiciaires) et l’échéance du début 2013 semble compliquée à tenir. L’architecte Rudy Ricciotti nous confiait lui-même son pessimisme lors que la pose de la première pierre : « Le plus dur reste à venir, nous n’avons plus de marge ».

Marseille doit trouver un lieu pour ses grands événements 
Avec les travaux du J4, les grands événements n'ont plus d'espace à investir dans le centre de Marseille.
> L'article complet : Les grands événements en quête de lieu à Marseille

Les institutions vont-elles tenir leurs promesses d’engagements financiers?
La question pourrait à elle seule choquer… Et pourtant comme le dit cyniquement l’adage « Les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent. » Avec la crise économique et la réforme des institutions, certaines collectivités locales ne s’empressent pas de signer le chèque promis. Les craintes sont peut être excessives : compte tenu de l’envergure de l’événement, on imagine mal comment elles pourraient se défausser. Mais il faudra rester néanmoins vigilant ; notamment sur le fait que leur participation au projet Marseille Provence 2013 ne se fasse pas au détriment de leur soutien à la culture habituel.

Et les entreprises ?
Le problème est le même, sauf qu’à leur décharge, les entreprises n’ont encore pas fait de promesses. Le budget prévoit de monter la participation des entreprises entre 15 et 20% du budget total. Un chiffre qui parait raisonnable, mais calculé avant la crise économique.
L’offre de Marseille Provence 2013 a cependant de beaux atouts : il s’agit tout d’abord de mécénat avec ses avantages fiscaux (la majeur partie du financement est déductible des impôts). Cela permet également d’effectuer une belle opération de motivation interne et de communication externe.

Dans "Marseille Provence 2013", il y a aussi "Provence"
Certains auraient tendance à l'oublier, mais Marseille Provence 2013, ce n'est pas que Marseille. La dynamique de territoire a encore du mal à s'imposer. Pourtant, les autres collectivités sont bien décidées à jouer le jeu.
> L'article complet : Marseille-Provence 2013 et Provence dans tout ça?


2013, une année avant les municipales. L’entente cordiale va-t-elle durer ?
En 2014, il faudra élire son maire. Alors, forcement l’année 2013 ne devrait pas être un long fleuve tranquille au plan politique. Chacun voudra tirer à son compte le succès de l’année culturelle, ou sinon, tout faire pour accuser leurs opposants de l’échec. Ce n’est pas un hasard, si à Marseille, Renaud Muselier a pris la casquette de Monsieur Marseille Provence 2013.

Quand est-ce que le public va s’approprier l’événement ?
C’est une évidence, Marseille Provence 2013 ne pourra être une réussite que si le public y adhère. Le projet de Marseille Provence a été sélectionné, notamment parce que le jury a estimé que c’était ce territoire, et à fortiori sa population, qui en avait le plus besoin. A 1 000 jours du début de 2013, la priorité est de construire un programme et des lieux, avant d’y impliquer le public. Mais très vite, cette question devra être au cœur du dispositif. D’ores et déjà l’équipe de Marseille Provence 2013 travaille sur la place que pourra prendre le public et comment elle va s’y prendre pour l’intégrer dans les manifestations : interactivité, appels à contributions, participation aux grands événements, bénévoles, animations au cœur des entreprises et lieux publics…

L’accueil des touristes
Outre l’implication du public local, Marseille Provence 2013 est aussi l’occasion d’accueillir de nombreux touristes. D’une manière générale, le territoire hors Marseille maîtrise bien le sujet, puisque une grande partie de leur économie est fondée justement sur le tourisme (Camargue, Arles, Alpilles, Aix, côte varoise…). Pour les autres villes moins touristiques, dont Marseille, ce sera une bonne occasion de se mettre au niveau. De nombreux hôtels ont été créés ces derniers mois dans la cité phocéenne, mais un travail important reste encore à réaliser : la propreté, bien sûr, en espérant qu’en 2013 on échappe aux traditionnelles grèves des éboueurs, mais aussi la sécurité ou encore et "tout simplement" un accueil chaleureux des touristes : certaines professions comme les chauffeurs de taxi et les restaurateurs ont une bonne marge de progression.

L’enjeu des transports collectifs
Est-ce utopique que de croire qu’en 2013 un Toulonnais pourra venir voir un spectacle un soir à Marseille et pouvoir rentrer chez lui uniquement en utilisant les transports en commun ? En tout cas aujourd’hui, même avec la meilleure volonté du monde, utiliser les transports en commun pour se déplacer sur des événements culturels est bien souvent complètement impossible. Bus qui s’arrêtent avant 21h, connections inter-cités inexistantes, lieux culturels non desservis… Le chantier est gigantesque et malheureusement les politiques ont trop souvent pris le problème à l’envers. La suppression de la voiture est un choix assumé, mais qui ne peut être réalisé qu’une fois les transports en commun opérationnels.
Il ne faut pas non plus tomber systématiquement dans le pessimisme. Ce dossier est actuellement en réflexion du coté du Conseil Général des Bouches du Rhône (tans pis pour les Varois) et à la région. Mais 1000 jours seront-ils suffisants face à l’ampleur, le coût et la complexité de la tâche ?

Quelle place pour les acteurs culturels existants ?
Marseille et territoire n’ont pas attendu 2013 pour proposer une politique culturelle de qualité. La région est reconnue pour la richesse de ses festivals, Marseille et ses environs ont toujours été un vivier de talents, Aix en Provence accueille régulièrement des expositions d’envergure internationale… Le territoire Marseille Provence peut se targuer de posséder et d’exporter ses propres cultures, bien au-delà de l’hexagone.

L’équipe de Marseille Provence 2013 compte bien utiliser ces ressources existantes tout en proposant des créations inédites. Denis Laroussinie, directeur du Festival Avec le Temps nous expliquait qu’il souhaite que Marseille Provence 2013 « défende l’existant avant de se projeter sur de grandes opération, afin que ce qui existe déjà survive jusqu’à 2013 et au-delà ».
Les sélections sont en cours, et les premiers résultats devraient être connus d’ici la rentrée 2010. Tous les projets présentés ne pourront être certainement retenus. Quelle sera alors la place des recalés ?

2013, et après ?
Si 2013 sera une année exceptionnelle pour la culture, mais quelle place aura cette même culture les années suivantes ?
Incontestablement, les nombreuses investissements ( musées, salles de spectacle, transports...) sont réalisés pour être durable. L'engagement de l'année culturelle européenne est un signal fort donné aux habitants et aux acteurs culturels, celle d'une volonté de rattraper le retard et même, imposer la culture comme moteur de l'économie et de développement du territoire. La culture touche les locaux en priorité, mais c'est aussi un vecteur touristique pertinent. Désormais, les touristes ne viendrons plus uniquement pour nos belles plages mais également pour se cultiver.  
Mais en parallèle de ces investissement, la politique de soutien aux acteurs culturels se devra d'être prolongée après 2013, faute de quoi toutes ces infrasctructures resteraient des coquilles vides.

Marseille Provence 2013
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Jean-Baptiste Fontana

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