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Comment les acteurs culturels de la Région s'organisent-ils face au coronavirus?

Annulations ou reports d'événements, restrictions de jauge, renforcement des mesures d'hygiène. Face à la propagation du coronavirus, les professionnels de la culture tentent de continuer leurs activités malgré tout.

Publié par Jean-Baptiste Fontana le 04/03/2020 - Modifié le 05/03/20 18:38
Comment les acteurs culturels de la région s?organisent face au coronavirus

Cet article a été rédigé avant l'annonce de ce dimanche soir.

Désormais tous les événements de plus de 1000 personnes sont interdits.


 Renforcement des mesures sanitaires dans les lieux culturels et pendant les événements

 

Philippe De Mester, le directeur général de l’Agence régionale de santé Provence-Alpes-Côte d’Azur encourage les acteurs culturels et lieux recevant du public à renforcer leurs mesures d’hygiène : « Il faut respecter scrupuleusement l’hygiène de son établissement. Nettoyer régulièrement les tables, les chaises, les toilettes, les poignées de porte, les gardes corps… Les différents endroits où l’on pose ses mains, parce que ce sont l’un des vecteurs les plus importants. Tous les contacts manuels sont porteurs de germes. Il faut faire attention et être vraiment rigoureux sur l’hygiène. »

Dans la région, deux lieux font figure d'exemple: le Palais des Festivals et des Congrès de Cannes et le Mucem. A Cannes, la salle a pris des mesures draconiennes pour éviter la contamination: Appareils de mesure de la température, renforcement du nettoyage et de la désinfection des espaces, signalétique informative multilingue… La salle va même jusqu’à mettre en place un protocole de désinfection des micros des intervenants.

Au Mucem, premier musée de Provence, on s'adapte aussi: Ce sont d'abord des réunions avec le personnel qui est sensibilisé aux gestes de prévention. A ce jour, aucun salarié n'a souhaité faire jouer un droit de retrait comme au Louvre. Pour le public, on renforce les mesures d'hygiène avec un nettoyage et des  actions de désinfection supplémentaires dans les zones très fréquentées (point d'accueil et de billetterie, sanitaires, vestiaires, main courantes, poignées de porte). Une signalétique fait son apparition sur le site afin de rappeler aux visiteurs les recommandations en matière d’hygiène. Et là aussi, on n'oublie pas certains petits détails qui deviennent aujourd'hui essentiels: Par exemple, il y a désormais une vigilance accrue pour que les distributeurs de savon soient en permanences remplis. 

Avec 1,2 millions de visiteurs par an et de larges espaces en plein air sur le Fort St Jean, le Mucem n'est pas concerné par la limitation à 5000 personnes. Et dans tous les cas, l'entrée des salles d'expositions est surveillée de près. Le nombre de visiteurs est automatiquement limité dans les salles d'expositions... On est très loin de la surpopulation de certaines salles du Louvre.

 

7,4 milliards d’euros de pertes attendues en Italie, combien en Provence?

 

En Italie, les conséquences économiques du coronavirus sont particulièrement alarmantes: Entre le 1er mars et le 31 mai, l’office Confturismo-Confcommercio attend une fréquentation en forte baisse, avec près de 32 millions de touristes en moins, ce qui représente un manque à gagner de 7,4 milliards d’euros. « La situation est dramatique pour l'ensemble du secteur. Malheureusement, nous payons les conséquences d'une communication médiatique beaucoup plus meurtrière que le virus » explique le président de l’office Luca Patanè.

Pour le moment, il est trop tôt en Provence pour mesurer les conséquences économiques de l’épidémie.

Du côté des spectacles, moins d’une semaine après le passage en phase 2 par le gouvernement, les spectateurs ne semblent pas vouloir annuler leurs sorties culturelles. Quelques spectateurs en moins ont été signalés lors du concert de James Blunt par exemple, mais cette baisse n’est pas significative.

Qu’ils soient bloqués dans leur pays de départ ou réticents à venir dans une Provence qui serait touchée par l’épidémie, une chose est sûre, L'économie de la région serait lourdement impactée sans les touristes:

Dans le Var par exemple, le secteur touristique représente 7,4% de l’emploi et représente 3,7 milliards d’euro de recettes annuelles (données 2018 VisitVar).

 

Le Conseil Régional en première ligne

 

Renaud Muselier, président de la Région est conscient de ce risque. Mais il reconnaît qu’il est encore trop tôt pour le chiffrer. Sa priorité est aujourd’hui sanitaire, avec des actions mises en place dans les lycées notamment, compétence de la région. Dès ce jeudi, la Région Sud se dote d’une cellule de suivi permanente.

"S’il y a un risque, mécaniquement les touristes ne viennent plus et de surcroit l’accueil par la population n’est jamais bon. Tant que l’on n’a pas éliminé cette espèce de panique qui nous saisit, il faut que l’on apporte du sens dans tout ça. L’étranger qui est susceptible d’être contaminé n’est jamais bien reçu. 

Ce problème économique on va le retrouver dans plein d’endroits, les spectacles, le sport, les manifestations professionnelles du style MIPIM à Cannes qui est annulé. Ce sont des manifestations d’envergure internationale et qui ont une attractivité économique fondamentale pour notre Région.

Il va y avoir un problème en France, et aussi bien sûr dans notre région, et je pense dans tous les domaines. On va voir comment va être l’évolution de la maladie. Ce qui est sûr, c’est qu’aujourd’hui, on a mis en place des dispositifs de santé publique qui correspondent à une prise en charge de nos populations qui correspond à ce qu’elles soient rassurées et bien traitées.

On a un plan de développement économique qui nous permet de traiter des grèves, des inondations. Là c’est la première fois que l’on a un problème de santé publique. Nous on s’adapte aux différentes situations pour aider ceux qui se retrouvent dans des situations complexes pour les aider. Mais là, pour l’instant, on n’arrive pas encore à bien le mesurer."

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