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Marseille : Pourquoi les plages sont-elles interdites à la baignade ?

C'est désormais un marronnier. La fermeture des plages pour cause de pollution nous semble régulière à Marseille. Pourquoi ferment-elles ? On vous explique tout.

Publié par Redac . le 31/07/2019
Bientôt à Marseille les plages fermeront moins souvent

Chaque été, la ville de Marseille surveille la qualité des eaux de baignade. 21 plages sont ainsi contrôlées tous les jours sur le littoral marseillais. Fondé sur une méthode d'analyse par biologie moléculaire, le dispositif permet d'obtenir des résultats en 3 heures seulement. Les résultats sont déterminants pour la couleur du drapeau à hisser.

Concrétement, des agents sont dépêchés à l'aube sur le terrain. Ils effectuent des prélèvements qui sont ensuite analysés. Deux bactéries sont principalement recherchées, il s'agit de l'eschericha Coli et les entérocoques, des marqueurs de déjection humaine ou animale. En cas de concentration trop forte, la plage est interdite à la baignade.

Du 29 mai au 31 août, le contrôle est quotidien sur les plages suivantes : Catalans, Prophète, Prado Sud (David), Prado Nord, Huveaune, Borely (Champ de courses), Bonneveine, Pointe-Rouge, Anse des Sablettes, Bain des Dames, Anse des Phocéens et Anse de Bonne Brise. Elle peut aussi être réalisée ponctuellement et à la demande sur l’ensemble des zones de baignade officielles de Marseille, y compris l’île du Frioul.

Une méthode qui a fait ses preuves. Les résultats sur la qualité des eaux sont rapides et quotidiens. Pourtant, les plages ferment de temps en temps. De temps en temps seulement, oui. Si on a l'impression que les fermetures sont fréquente, Ville et Métropole s'entendent sur un taux d'ouverture de 98%. En cause pour les deux acteurs : le pessimisme des médias, on ne parle que des fermetures pas des ouvertures...

En 2018, les plages fermaient en raison des orages. Cette année, pas ou peu d'orages mais quand même des interdictions de baignade. La cause ? La canicule et la chaleur !

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Pourquoi les plages ferment-elles cet été ?

Parce qu'il fait chaud ! Avec la canicule, la fréquentation nocturne de la plage a subi une forte hausse. Quel rapport avec la pollution vous nous direz ? Les toilettes sont fermés, et les fêtards se replient souvent dans la mer.

La solution de la Ville est de laisser les toilettes des Postes de Secours ouverts sur les plages où c'est possible, comme c'est déjà le cas jusqu'à 1 heure du matin au Prophète.

La première expérimentation a eu lieu cette nuit, et ce matin toutes les plages étaient ouvertes à Marseille et il n'y a pas eu de dégradations. Dès l'année prochaine l'ensemble des plages devrait être équipé de toilettes.

Pipi et caca ne sont par contre pas les seuls polluants à déplorer. Une hausse des incivilités est à noter. Nombre de noctambules ne repart pas avec son pique-nique après la soirée...

Nous parlons ici de déjections humaines, mais les déjections canines sont un désastre aussi pour la qualité des eaux de baignade. En cause ici, les promeneurs du matin qui profitent des derniers instants de fraîcheur pour faire faire leurs besoins à leurs animaux.

Un chien qui fait ses besoins dans l'eau, c'est 100 mètres linéaires d'eau pollués. Il suffit que le prélèvement soit fait juste après pour que les concentrations explosent.


Les prélèvements ayant lieu tôt le matin, ils sont souvent fortement concentrés en bactérie en raison des activités nocturnes ou matinales des plages. D'ailleurs, la situation est souvent naturellement rétablie dans la matinée et les plages rouvertes en début d'après midi.

Agir sur les déversoirs pour éviter la prolifération des bactéries fecales...

Outre la surveillance, c'est au quotidien que les 45 agents renforcés par 90 saisonniers agissent pour limiter la pollution. Dès 5h30 ils sont sur le pont également pour enlever les déchets afin de tenter d'éviter qu'ils ne terminent dans la mer...

Bien entendu, le nettoyage des déchets domestiques n'empêche pas le développement des bactéries susnommées. Si les plages sont fermées en cas de fortes précipitations principalement, c'est en fait à cause des déversoirs.

Placés dans les canalisations, ils déversent le trop plein dans la mer...Oui dans la mer. Si une solution existe pour filtrer les eaux au lieu de les rejeter, Marseille est sous dotée ou les systèmes sont insuffisamment efficaces.

Agir sur les bassins de rétention ( les fameuses soupapes des canalisations), fait partie des mesures envisagées notamment sur les Plages du Prado régulièrement touchées par la pollution. La Métropole entend déployer un système de pompage permettant le renouvellement des eaux du déversoir d’orage du Prado.

Cette année également, la canalisation du Prophète cassée n'a pas aidé. Elle a été réparée, et sera consolidée l'année prochaine.

Les égouts sont aussi victimes des incivilités : Peinture, eaux usées de piscine, huile...sont déversés et devinez où ils se retrouvent ? Dans la mer ! En cause également, bien que la pratique soit interdite, le nettoyage des rues à l'eau.

Stop aux déchets sur les plages !

Quand on parle de pollution des eaux de baignade, on n'évoque pas uniquement les bactéries bien qu'elles soient majoritairement responsables des fermetures. La pollution est aussi visuelle, d'ailleurs de plus en plus de vacanciers se plaignent de plages sales en été. 

Si des agents nettoient quotidiennement les plages, c'est insuffisant. Certains accusent les soirées notamment sur la plage du Prophète qui laissent des dégâts. D'autres estiment que les passages ne sont pas assez réguliers.

Quoiqu'il en soit, la Métropole souhaite agir également sur les macro déchets avec principalement deux actions :

- L'intensification des opérations de nettoyage
- La mise en place de barreaudage afin de limiter l’intrusion des macro déchets dans les réseaux.

 Sanctionner et prévenir pour protéger le littoral

Eduquer à la pollution et aux déchets. Voilà ce que propose la Métropole en renfort des dispositifs de contrôle et de nettoyage. Une police de l'environnement sera en ce sens créée. Son rôle ? Surveiller et sanctionner les rejets illictes effectués dans les réseaux s'assainissement et pluvieux. Martine Vassal souhaite aussi agir au plus tôt, en sensibilisant les enfants sur la pollution à l'école.

D'un autre côté, la Métropole compte sur la sagesse de chacun en multipliant les messages de prévention.

Avec toute cette surveillance et ce taux d'ouverture, on est en droit de se demander pourquoi Marseille n'a-t-elle pas le Pavillon Bleu ? Elle pourrait l'obtenir d'après la Ville, mais c'est un effet marketing qui a un coût et les plages sont saturées chaque été. Pas besoin d'attirer davantage de monde, au contraire...

Bonne plage à tous ! N'oubliez pas de consulter notre guide des plages à Marseille :

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