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Musée Cantini : parcours immersif dans la représentation du rêve

Du 17 septembre au 22 janvier, le Musée Cantini vous propose un parcours autour du Rêve.

Publié par Redac . le 19/09/2016 - Modifié le 20/09/16 10:38
Musée Cantini : parcours immersif dans la représentation du rêve

Le rêve a fasciné au cours de l'histoire aussi bien les psychanalystes, que les philosophes et les artistes. C'est à ce thème que s'est intéressé le Musée Cantini pour sa nouvelle exposition temporaire à voir jusqu'au 22 janvier 2017.

L'exposition s'articule autour de sept sections allant de l'endormissement, le sommeil pour parvenir à l'éveil. Sommeil, nocturnes, rêve, fantasmes, cauchemars, hallucinations puis éveil dévoilent les visions d'artistes du XIXème siècle, mais aussi de plasticiens et peintres contemporains. Plus bas au niveau de la librairie se trouve un Rêvomaton qui propose au curieux de se faire tirer le portrait dans des paysages illustrés fantasmés ou cauchemardesques. 

Le Sommeil
« Nous sommes de cette étoffe sur laquelle naissent les rêves, et notre infime vie est entourée de sommeil » William Shakespeare, La Tempête

L’endormissement est un moment privilégié pour l’homme, un moment figé où s’enclenchent plusieurs cycles : du sommeil paradoxal au sommeil profond. Le sommeil est un thème récurrent dans la peinture et c’est naturellement par cet état préalable au rêve que débute le parcours.

On est accueilli par des oeuvres contemporaines  comme le précise Guillaume Theulière, conservateur adjoint à la directrice des musées de Marseille. Le "Rêvez" comme une injonction de Claude Lévêque donne le ton.  Le parcours se poursuit ensuite avec des oeuvres plus historiques, aussi sombres que remarquables. Des pastels, des fusains, des huiles sur toile fragiles et notamment quatre toiles d'Odilon Redon avec une oeuvre représentant la tête d'Orphée dormant. Odilon Redon est un artiste phare de la fin du XIXème siècle, il était considéré comme le prince du rêve et a inspiré des générations d'artistes et notamment les surréalistes. Ces oeuvres introduisent la section du sommeil qui est couramment représentée par les peintres. L’endormissement est effectivement un vrai sujet de prédilection de la peinture.

Pour parler du rêve il aurait fallu remonter à l’archéologie. Les premières représentations du rêve ont en effet été retrouvées sur des tablettes dans la Mésopotamie antique. Les grecs ont aussi analysé les rêves comme des présages. Les créateurs de l’exposition se sont cependant concentrés sur une période plus récente de l’histoire, ne pouvant développer cette thématique si vaste jusqu’à son épuisement, mais ont tout de même fait le lien avec cette conception ancienne au travers notamment d’une représentation de l’Ancien Testament où le rêve est présent au travers d’une étude préparatoire de Marc Chagall illustrant le songe de Jacob.  En face un autre magicien du rêve René Magritte : un tableau de 1926 une date clé dans l’œuvre de l'artiste puisqu’elle correspond à son passage dans le surréalisme. C’est effectivement l’année où l’artiste rencontre l’œuvre de Giorgio de Chirico, chez lequel les surréalistes verront une représentation de la pensée.

Les nocturnes 
"Quel calme nocturne,
quel calme nous pénètre du ciel" Rainer Maria Rilke, Les quatrains valaisans

Les représentations des nocturnes des symbolistes migrent dès la fin du XIXème siècle vers la réalité intérieure. Le thème de la forêt, comme paysage nocturne et frontière du rêve se développe. Magnifié par Max Ernst ce thème se fait inquiétant, étrange et peuplé de créatures issues de l'imagination des artistes. 

Le rêve 
"Le rêve est la satisfaction d'un désir..." Sigmund Freud, L'interprétation des rêves

Après l'endormissement et la nuit, le thème du rêve est abordé dans une troisième salle. La peinture est pour André Breton une forme de délivrance, au même titre que la psychanalyse pratiquée par Freud dont l'une des citations orne les murs. L'art permet de faire exister le rêve sur le plan visuel. L'année 1900 marque la naissance de la psychanalyse, et la publication du manifeste du surréalisme en 1924 acte la création d'un nouveau répertoire iconographique. Dans cette salle se dévoilent les phénomènes ésotériques de Victor Brauner, les étendues désertes de la pensée d'Yves Tanguy, les paysages paranoïaques de Dali ou encore les lèvres d'une muse comme un astre sensuel de Man Ray, oeuvre choisie pour la création de l'affiche de l'exposition. 

Les fantasmes
"Je ne suis pas une femme, je suis un monde. Mes vêtements n'ont qu'à tomber, et tu découvriras sur ma personne une succession de mystères !" Flaubert, La Tentation de Saint Antoine

Le surréalisme est peuplé de figures féminines charnelles. Amours inaccessibles, muses dénudées, suggestions se développent et ornent les murs de cette 4ème section.

Le cauchemar
"L'histoire est un cauchemar dont je cherche à m'éveiller." James Joyce, Ulysse

Les artistes engendrent des figures cauchemardesques, des monstres effrayants, des figures antiques énigmatiques ou encore des insectes comme dans l'oeuvre de Germaine Richier. 

Hallucination
"Aujourd'hui, dans le bus allant à Marseille, j'ai eu une tempête transcendantale de visions colorées" Brion Gysin, extrait de son journal 

Le rêve éveillé irrigue les formes de représentations. Entre les oeuvres cinétiques de Victor Vasarely, les dessins mescaliniens d'Henri Michaux,...

L'Eveil

Le visiteur se réveille enfin au rythme du Carillon de Pierre Huyghe qui invite à rejouer la symphonie Dream de John Cage.

 

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