On connaissait sa voix perchée, son phrasé alerte et son joli folk bassa. Avec ce troisième album, toutefois, Blick Bassy bascule dans une autre ¬dimension, quelque part du côté du Mississippi, hantée par le fantôme de Skip James. De ce bluesman, disparu en 1969, le songwriter camerounais, métamorphosé, adopte la modernité dépouillée et l'émouvant falsetto.
On reconnaît, dans ces ballades intimistes aux mélodies somptueuses, la patte du label No Format ! : un mélange très organique de minimalisme et d'élégance, à la fois ancré dans la tradition (africaine, du Delta) et sublimé par un halo classique. Avec, pour épouser ses complaintes graciles et sa langue si musicale, le picking du violoncelle, qui fait écho à celui du défunt guitariste, et les samples de Nicolas Repac.