La Ultima : "notre idée était de construire ensemble un répertoire"
La Ultima est né d'une belle rencontre entre Diego Lubrano et Sylvie Paz lors du projet FlamencOpera en 2012. Amitié et respect ont bati ce projet à la croisée du jazz et du flamenco. "En jouant tous les deux on a découvert qu'on aimait ça. On a commencé par une chanson puis on a développé cet univers."(Diego Lubrano)
"Notre idée était de construire ensemble un répertoire", nous confiait Sylvie Paz lors de la présentation du concept. "On aimait les musiques métissées, on aime aussi le jazz vocal et instrumental", poursuivait-elle au sujet du choix de croiser ces deux styles.
La Ultima : coplas façon Jules Verne
La Ultima ce sont des chansons qui racontent de petites histoires. Des coplas, des chansonnettes qui auraient pu être pensées par Jules Verne. Ces coplas tissent une broderie dont le point de départ est la dramaturgie, et la fin, une fois l'ouvrage achevé conduit à l'espérance. Le titre phare de l'album "Buleria de las Naranjas", reprend un poème andalous célèbre "A la mar fui por naranjas", je suis allé à la mer chercher des oranges, chose que la mer ne peut pas donner.
La voix de Sylvie Paz accompagnée par la guitare de Diego Lubrano, la basse de Bernard Menu et les percussions de Xavier Sanchez enjole. L'équilibre entre la voix et la musique nous fait penser à une houle. La houle se fait parfois déferlante et laisse la voix s'exprimer. Puis elle devient calme plat en laissant toute sa place à la musique, avant de redevenir houle autorisant les deux à se confondre pour conter une histoire.
La Ultima : dans l'intimité
On ressent une sincère intimité à l'écoute des titres, une proximité décuplée par la prestation scénique. A l'origine, les deux compères avaient décidé d'enregistrer dans un esprit live qui reste tant dans la générosité de la Ultima. Finalement, le résultat ne correspondant pas à leurs attentes, Diego et Sylvie ont enregistré dans un studio mais à leur manière : en un travail ciselé, avec lenteur.
La Ultima nous embarque dans un cocon dont on peine à sortir. C'est beau, c'est émouvant, et on resterait bien des heures passifs à se laisser conter merveilles. Alors cher lecteur, oublie ces quelques lignes, enfile un casque ferme les yeux et laisse-toi bercer.
En concert :
