Latcho divano, ça veut dire « le bel échange » en romani. Pendant les deux semaines du festival
Latcho Divano, c'est bel et bien d'échange qu'il a été question avec des spectacles, des conférences, des expos, des films et des concerts dans une humeur festive et militante sur les cultures tsiganes.
Pour son dernier week-end, le festival a frappé fort en invitant Boban i Marko Markovic Orkestar à l'Espace Julien le samedi 7 avril. La fanfare démarre en trombe avec 13 cuivres pétaradants, tout droits sortis d'un film d'Emir Kusturica. Car c'est effectivement par ses films que la fanfare de Marko Markovic s'est fait connaître et reconnaître. Originaire de la Serbie du Sud, Marko Markovic a été élevé dans la culture musicale tsigane et la perpétue aujourd'hui aux côtés de ses 12 musiciens. Ses inspirations sont multiples et il n'hésite pas à mélanger les genres, tantôt orientaux, tantôt jazzy. Autant dire que la bonne humeur est au rendez-vous et que le public s'en donne à cœur joie dansant et chantant jusqu'au bout du concert. 1h30 de fête tsigane à l'état pur sans temps mort et sans répit.
Le rendez-vous est pris le lendemain pour célébrer la journée internationale des Roms « Romano Dives », au square Léon Blum en haut de la Canebière avec des ateliers et un spectacle gratuit. Malgré un mistral décapant, le public est au rendez-vous pour voir le groupe Mascarimi, mélangeant les mouvements musicaux méditerranéens, nous emmenant jusqu'au sud de l'Italie et fusionnant avec la musique électronique. Le tout donne un rendu très original, mélange audacieux de musiques traditionnelles, de dub, d'électro et de sonorités orientales. Peu à peu le mistral se fait oublier et la danse envahit rapidement la foule.
Linda Mouffek
