Les organisateurs du Delta festival ont réussi le pari fou de créer l'un des plus gros rassemblements organisé de France, quelques seulement après la fin des restrictions sanitaires. Organisé en un mois seulement, Ensemble sur les plages rassemble autour de 6000 personnes ce vendredi 2 juillet et attend jusqu'à 10 000 personnes demain sur les plages du Prado.
Quelques heures après l'ouverture de la première soirée, nous avons rencontré Olivier Ledot, directeur du Delta Festival. Heureux et soulagé, il appréciait le moment, fier d'avoir réussi ce pari fou de pouvoir accueillir plusieurs milliers de jeunes festivaliers avec un pass sanitaire en ce premier weekend de juillet. C'est une première en France, un test grandeur nature pour le pass sanitaire sur les grands événements de l'été.
"Ça annonce un retour progressif à la normal et ça fait plaisir car ce n'était pas gagné !"
En un mois seulement, l'équipe du Delta Festival n'a pas chômé. Car il y a quelques semaines, organiser un événement avec autant de monde paraissaient complètement irréaliste. Encore plus que d'habitude, elle a dû batailler avec la préfecture pour obtenir les autorisations mais aussi convaincre le public de se rassembler, et de surcroît avec un pass sanitaire.
"Beaucoup de jeunes pendant un an et demi se sont complètement désociabilisés, retrouvés seul ou avec un cercle très restreint ! Il a fallu convaincre les jeunes de se retrouver et que c'était sans danger !" Olivier Ledot, Président du Delta Festival et d'Ensemble sur les Plages
Malgré leurs efforts, un constat : moins de groupes de personnes, mais l'objectif est plus que jamais de fédérer !
"Il y a beaucoup moins de réservation de grands groupes, ce qui montre aussi qu'il y a des liens sociaux qui se sont cassés et qui vont mettre du temps à se reconstruire. On a un peu ce rôle-là avec des événements fédérateurs, c'est une occasion pour se retrouver. Un festival ce n'est pas une boîte de nuit, ce n'est pas un opéra, ni un concert, ce n'est pas qu'un espace de musique c'est aussi un espace de retrouvailles, d'échanges. Sur le Delta Festival on n'a poussé à son paroxysme la notion de rencontres avec des villages, des engagements pour la santé, pour l'environnement !"
"On a eu envie de faire un événement très convivial, très festif avant de se retrouver en août, si le variant Delta n'est qu'un festival !"
"Il y a eu d'autres grands rassemblements spontanés mais ce n'est pas du tout la même logistique car il n'y avait toutes ses consignes sanitaires que nous avons là ! À ces festivaliers, on leur promet un rassemblement qui respecte toutes les conditions sanitaires et le cadre fixé par le gouvernement."
Ainsi, en ce moment, Marseille accueille donc le premier grand rassemblement de plus de 5000 personnes en France et surtout en format debout.
Côté pass sanitaire, les festivaliers arrivent pour la grande majorité avec l'attestation d'un test négatif, d'autres le passent avant de franchir l'entrée pour obtenir le droit de rentrer sur le festival... une organisation qui a dû être complètement repensée par les organisateurs.
Le public cible du festival est jeune et donc encore peu vacciné. Le pass sanitaire est donc synonyme de test PCR ou antigénique à réaliser avant de venir au festival.
Et c'était donc la crainte des organisateurs avec une telle jauge: qu'allait-il se passer si des centaines de spectateurs arrivaient sans le pass sanitaire? De l'aveux même des laboratoires d'analyse présents sur place, des files d'attente de plusieurs heures étaient envisagées pour obtenir le fameux sésame, ce test antigénique négatif.
Finalement, le message semble avoir bien été anticipé par le public. Dans la zone à proximité du festival, et à l'entrée, plusieurs pharmacies et laboratoires proposent des tests rapides. Fort heureusement, la part de personnes arrivant sans test est finalement très faible et il n'y a pas eu d'engorgement massifs dans les stands de tests.
C'est aussi un signal positif pour les autres festivals de la région qui redoutaient de faire face à une arrivée de spectateurs sans pass sanitaire et le risque de créer des tensions en leur refusant l'entrée. Certains festivals vont proposer eux aussi des barnums pour tester en dernière minute les visiteurs étourdis, mais ce ne sera probablement pas le cas pour tous.
"Beaucoup ont eu peur de se faire tester, de se faire vacciner, mais petit à petit, le message passe, on se protège, on protège les autres et la vie reprend !
On a 6 000 jeunes ce soir qui ont décidé de jouer le jeu pour se retrouver et c'est un super beau message d'optimisme pour dire "On va y arriver et on va revivre !""
"Participer à un tel événement c'est pouvoir exercer notre citoyenneté et se sentir libre"
"On est très heureux, pour les douze salariés, les bénévoles, les stagiaires... tout le monde a retrouver le sourire ! On ne demandait pas grand chose : une plage, du son, des amis et se retrouver pour pouvoir excercer notre citoyenneté et se sentir libre !"
Ensemble sur les plages, côté organisation et programmation?
"Les artistes sont dans l'action et croient au retour de la vie normal ! On a un plateau exceptionnel : ce soir on accueille la dj Amélie Lens, Trym, Farrago, Joris Delaroix... et demain Synapson, Etienne de Crecy, Boys Noize... des artistes engagés "
"Organiser des événement cet été, c'est un peu un combat militant!"