aujourd'hui 12h
Il y a plus de 260 ans... s'ouvrait à Toulon une nouvelle page du système pénitentiaire français : le bagne. Héritier des galères en 1748, dont il prolonge les peines, le bagne portuaire de Toulon ne disparait qu'en 1873, détenant ainsi un record de longévité face à ses équivalents de Brest et de Rochefort. Ces 125 années de présence au coeur de la cité laissent leur empreinte au sein de l'arsenal et marquent à jamais les esprits et la mémoire collective toulonnaise.
Le bagne et l'infrastructure portuaire
Une part belle est faite aux maquettes d'architecture réalisées spécialement pour l'exposition. Sont présentés également les ouvrages d'art élaborés entièrement par les bagnards comme l'hôpital de Saint-Mandrier et sa chapelle, un petit bijou néoclassique toujours fièrement campée en face du port militaire de Toulon ; ou le bassin Groignard qui doit au travail de force et à la sueur des bagnards la réussite de sa construction et de sa longévité. Les plans originaux exposés répondent aux maquettes dans un dialogue incessant et topographique nécessaire à la compréhension de cette histoire.
Administration et vie quotidienne au bagne
L'exposition raconte l'arrivée des forçats à Toulon, le « traitement » des bagnards, leur habillement avec la reconstitution fidèle d'une tenue de bagnard condamné à vie et affublé de ses lourdes chaines, leur quotidien au travail, mais aussi leurs rocambolesques évasions.
Le point fort de cet espace est la présentation inédite au public, et pour la première fois à Toulon, des manuscrits du Commissaire Reynaud (1779-1859), administrateur et commissaire du bagne sous la Restauration, carnets illustrés et ponctués d'aquarelles fines et délicates. Au nombre de 7 (certains sont des doubles réalisés du vivant de l'auteur) jamais publiés mais repris par les nombreux auteurs sur le bagne au XIXe siècle, ils demeurent un des premiers témoignages clé si ce n'est LE premier, vécu de l'intérieur, de ce système carcéral reposant sur le travail forcé.
L'imaginaire du bagne
La dernière partie plonge le visiteur dans l'imaginaire du bagne au contact de la figure même de ces "indociles", de ces relégués, et de leur modeste production souvent touchantes destinée à être vendue afin d'améliorer l'ordinaire. Ces fortes personnalités décrites, dessinées, croquées sur le vif ainsi que leur univers fait de pierre, de fer, de bois et de chanvre, inspirent les textes littéraires, les expressions populaires, les romans du XIXe siècle comme ceux de Victor Hugo ou bien ceux d'Alexandre Dumas. Le cinéma également utilisera largement l'image du bagnard, une image teintée de romantisme qui l'emporte très souvent sur la réalité.
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