L’ivresse était palpable. Elle était même à géométrie variable selon les goûts et les dispositions de chacun. Dès l’arrivée dans le site, le dispositif scénographique et le cadre ne peuvent laisser indifférent.
A l’intérieur de la Vieille Charité, perle de l’architecture marseillaise, derrière la chapelle, Mehdi Kerkouche a posé un plateau rond et en son centre une structure cylindrique imposante autour de laquelle évolue son spectacle visible donc sous tous les « angles », en statique ou déambulation, donnant au spectateur l’impression qu’il va pouvoir doser son degré d’immersion dans l’œuvre.
Pendant 60 minutes, 8 jeunes gens nous démontrent que l’énergie peut être inextinguible. La bande sonore est puissante et va crescendo dans les décibels, Lucie Antunes nous embarque dans des rythmes électro, dont le point jubilatoire et le moment où les danseurs/performeurs transforment la cage centrale, d’un simple artefact mécanique en instrument de musique avec lequel ils interagissent.
Quant à l’interaction avec le public, divers degrés semblaient présents au sein
du public : ceux qui étaient séduits et se sentaient comme happés dans un vortex, et ceux qui restaient en marge de cette ‘teuf’ géante, certes réglée au cordeau et réalisée avec talent, mais qui n’allait pas au-delà d’une performance musicale et athlétique.
Isabelle Savy
Photos : Didier Philispart