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De plus en plus fragile, les élus locaux demandent l'autorisation pour sauver la route du Sel

Chaque hiver, la houle abîme la route du sel sur la côte ouest du tombolo de Giens. Les élus locaux craignent que les dégâts ne deviennent irrémédiables et que la mer s'engouffre dans les marais salants. Ils demandent pour cela l'autorisation à l'Etat de construire une digue sous-marine.

Publié par Jean-Baptiste Fontana le 22/02/2024
De plus en plus fragile, les élus locaux demandent l'autorisation pour sauver la route du Sel

C’est un dispositif qui a fait ses preuves à Sainte Maxime, Cannes ou encore Le Lavandou. A Cavalière, une digue sous-marine à base de géotextile a permis à la plage de regagner une dizaine de mètres en dix ans. C’est cette solution que le maire d’Hyères accompagné d’élus de la métropole préconise depuis 2017 pour la route du sel qui permet de relier le site d’Olbia à la presqu’île de Giens sur le rivage ouest du tombolo.

Une route attaquée par la houle lors des tempêtes

Car chaque hiver, avec les largades et autres tempêtes, la fragile route du sel est prise d’assaut par les embruns et fragilisée.

Construite sur un site naturel en 1969, cette petite route à sens unique sépare la plage de l’Almanarre des anciens salins. Ce n’est pas une digue, et sa construction légère la rend fragile face à la force des vagues. Cet hiver, lors d’une tempête, elle a été particulièrement fragilisée et la mer a réussi à rentrer jusque dans le canal extérieur aux salins. Il devenait donc urgent de trouver une solution pérenne.

Ne pas laisser la mer rentrer dans les salins

Les élus sont unanimes pour avancer sur ce dossier le plus vite possible

Car laisser faire la nature aurait des conséquences bien plus néfastes pour l’économie du territoire, mais il y a aussi des enjeux de sécurité et d’environnement. Avec la fréquentation touristique de la presqu’île de Giens et des îles d’Hyères, au départ de la Tour Fondue. Cette route a un intérêt économique essentiel, mais un rôle important pour fluidifier le trafic et sécuriser l’accès des secours à la presqu’île. Car l'autre route du tombolo, celle à l'est des marais, est régulièrement saturée en période estivale.

« Les salins ont une biodiversité incroyable, en laissant y rentrer à la mer, on la perdrait. » Jean-Pierre Giran. Maire d'Hyères et président de TPM

La solution de la digue sous-marine

Après plusieurs études menées depuis 2017, la solution retenue par les scientifiques est d’installer une digue sous-marine de 450m, au droit de cette zone fragile.

Ce type d’ouvrage permet de « casser » les grandes vagues de la houle et évite ainsi le phénomène d’érosion du sable. Il serait construit en béton ou géotextile et enfoui entre 1m et 1m50.

C’est une solution qui est de plus en plus utilisée en Méditerranée, même si les élus conviennent qu’elle ne résoudra pas définitivement le problème. « Imaginons que cela tienne 50, 100 ou 150 ans, ce n’est pas trop mal. Il n’existe pas de solution parfaite. » Explique Jean-Pierre Giran, le maire d’Hyères et président de la Métropole TPM.

Sa commune et la métropole payent chaque année entre 500.000 et 1M d’euros de travaux pour reconstruire et solidifier la route. La création d’une digue sous-marine coûterait environ 5 à 6 millions d’euros et éviterait surtout ces dépenses annuelles.

Un blocage au niveau du Ministère de l’Environnement

Le tombolo de Giens est un site classé et c’est le Ministère de l’Environnement qui a la clé permettant d’autoriser les travaux. Des écologistes s’opposent à l’installation de cette digue au motif qu’elle pourrait avoir des conséquences inattendues sur les herbiers de posidonies au-delà de cette digue. Ils s’appuient notamment sur un rapport du Conseil général de l'environnement et du développement durable publié en 2022.

Hervé Berville, le secrétaire d'État à la Mer était en visite sur la commune la semaine dernière et n’a pas manqué d’être interpelé à ce sujet. Les élus locaux ont également écrit aux ministres de l’environnement et même au Président de la République.

Ce n’est pas une question d’argent, les collectivités locales sont prêtes à financer l’investissement, mais il leur faut simplement l'autorisation qu'ils attendent depuis 2019.

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