En quelques semaines, le trafic de l’aéroport de Marseille Provence est passé de 30.000 passagers par jour à seulement 300. Des 150 vols quotidiens, il n’en reste plus que 5. La plupart se font vers la Corse dans le cadre de la continuité territoriale opérée par Air Corsica, et un vol quotidien vers Paris. En conséquence, seul le plus petit des trois terminaux de l’aéroport a été maintenu.
Néanmoins, les équipes de l’aéroport sont toujours sur le pont pour préparer le retour des passagers. En ce moment, les trois quart des équipes sont à l’arrêt, et seul 10% continuent à travailler sur le tarmac pour permettre à ces rares vols, mais aussi au fret, de voler. Le fret est moins durement touché par la crise. Une dizaine de vols ont eu lieu ou sont programmés dans les prochains jours pour acheminer du matériel médical et des masques. L’activité fret ‘express’, comme DHL, UPS, Chronopost est elle aussi touchée par la crise, mais dans des ratios moindre que pour les passagers. Elle est de l’ordre de -50% en avril.
Alors que la date du 11 mai approche, les compagnies espèrent un retour rapide des passagers, notamment sur les lignes françaises et intra-européennes, dans l’espace Shengen. Aujourd’hui, une dizaine d’avions sont stationnés sur le tarmac, prêts à redécoller.
Les compagnies aériennes commencent à rouvrir les réservations pour la fin mai et début juin. Air France propose des vols dès le 1er juin (hors Paris qui reste desservi depuis le début de la crise), Volotea dès le 28 mai sur des destinations françaises.
Pour l'international hors Shengen, les frontières de l’Europe restent encore fermées et l’on ne connaît toujours pas leur date de réouverture.
Ces vols prévus dans les prochaines semaines, et probablement prochains mois, devraient se faire dans des conditions sanitaires strictes : l’aéroport travaille sur des aménagements pour garantir des mesures de distanciation sociale, le port du masque obligatoire, un renforcement du nettoyage et de la désinfection de l’aéroport et des avions.
Alors que l’aéroport espérait plus de 10 millions de passagers en 2020, il est contraint de diviser par deux cette ambition. Les prévisions de trafic restent sombres avec une reprise qui pourrait s’étaler jusqu’en 2021 voire 2022 dans les pires scenarii. A titre d’exemple, l’aéroport anticipe une chute du trafic de 75% en juin, alors que le confinement devrait être terminé.
Deux compagnies ont déjà annoncé qu’elles abandonnaient leur desserte de l’aéroport pour l’année 2020: Air Canada et SunExpress (Turquie). Si les autres souhaitent, pour l’heure, maintenir leurs liaisons avec Marseille, il est possible qu’elles réduisent le nombre de destinations ou la fréquence des vols.
Reste néanmoins quelques notes d’espoir pour l’aéroport de Marseille en particulier. « Nous sommes relativement confiants sur la reprise à Marseille » souligne Julien Boullay en charge du marketing de l’aéroport. Les échanges avec le Maghreb font l’objet d’une forte demande et sont actuellement interdits. Les familles et communautés qui n’ont pas vu leurs proches depuis plusieurs mois auront certainement une volonté forte de les retrouver, permettant à l’aéroport Marseille Provence de rebondir peut être plus vite que les autres.
