Blanche neige, c’est la fois un hommage aux grands ballets classiques comme « La belle au bois dormant ». C’est aussi une démonstration du savoir-faire chorégraphique d’Angelin Preljocaj tant pour la mise en espace de grands ensembles que dans l’élaborations de duos d’exception. Ceux qui illustrent le moment où la reine noire donne la pomme ou encore celui du baiser de Blanche Neige avec le prince charmant sont saisissants.
Pendant près de 2 heures, la musique de Gustav Malher, solennelle et épique, rythme avec réussite la plupart des tableaux. Les décors, celui de la mine, par exemple, où les nains évoluent en voltige verticale, sont magnifiques.
Les costumes de Jean Paul Gaultier bien sûr sont remarquables à la fois d’audace, de délicatesse et de sensualité. Dès le premier regard, ils confèrent une réelle singularité à l’identité visuelle de la pièce.
S’ajoute à cela une mise en scène pleine d’ingéniosité avec notamment des effets qui semblent empruntés au cinéma comme l’ellipse temporelle qui ouvre le ballet ou encore le ralenti et la gestion des premiers plans pour la très sensuelle scène des chasseurs et de la biche.
Avec toujours autant de succès auprès du public « Blanche Neige » d’Angelin Preljocaj est une œuvre intemporelle, désormais un classique de la danse contemporaine.
Didier Philispart