« J’avais 5 ans... Et la soeur de mon père, d’origine ardéchoise, s’est mariée avec un certain Francis, d’origine alsacienne... qui est devenu pour moi : « Tonton Francis ». Soit. Mais à son contact, j’ai peu à peu découvert que l’histoire de l’Alsace était assez particulière. Par exemple : Francis est né en 1942, à Lawentzenau, à côté de Strasbourg. En 1942, l’Alsace est sous occupation allemande. Soit. Ses parents veulent l’inscrire « Francis », à l’Etat Civil. Normal. Mais les allemands disent : « Nein. Francis trop anglais! Il s’appellera... Frantz ». Bon...
1945, l’Alsace est libérée, et redevient française. Ses parents veulent enfin l’inscrire « Francis » à l’Etat Civil français. Normal. Mais les français disent : « Non. Francis trop anglais ! Il s’appellera... François ». Bon... À part ça, tout le monde l’appelle encore Francis ! Son père, Joseph, a fait encore mieux : neuf ans d’armée de 1936 à 1945, sous quatre uniformes différents : français, allemand, écossais, puis à nouveau français. Bref, comme le disait Tomi Ungerer : « L’Alsace, c’est comme les toilettes : c’est toujours occupé. »