Le manteau, rouge sang, est lourd : c'est le symbole de tous les fardeaux qui pèsent sur les épaules de mama Africa la mère de ce peuple africain. Elle le porte dignement et semble même le revendiquer ce qui le rend à la fois majestueux et terrible.
Une voix off égraine les vérités et les contradictions de ce continent où les chiffres du SIDA, de la pauvreté, et de la mortalité contrastent avec des richesses minières inestimables, une démographie sans égale, ...
Irène Tassembédo est révoltée par les injustices de cette Afrique. Sa chorégraphie en souligne les contrastes en multipliant les symboles.
La danse est simple et les constructions très narratives.
Les danseurs se résignent parfois, ou encore font face en combattants seuls ou en s'unissant. Chacun semble chercher sa propre voie avec énergie, tiraillé entre fatalisme et émancipation mais tous sont unis par leurs racines.
Pas de nouveauté, la chorégraphie est conventionnelle presque naïve mais heureusement mise en valeur par un très bel environnement musical, un des plus beaux atouts de cette pièce.
Cette musique jouée live apporte beaucoup à l'intensité de la pièce et illustre parfaitement le propos par le contraste étonnant de ces sonorités très modernes produites par des instruments traditionnels.
Le Pavillon Noir nous invitait ensuite à prolonger cette rencontre par un mini concert et des dégustations de produits africains : vin de palme, bière traditionnelle, pour au final une expérience inédite : immersive et dépaysante.
Didier Philispart
