21, c'est le nombre de tableaux ou de scènes composant la pièce, des constructions de soli, duos et autres formations toujours plus complexes dans l'espace et la relation au partenaire .
Ces constructions graphiques et marquées par les couleurs des tenues ou des lumières donnent à voir une danse unique.
L'alternance du mouvement de l'intime et du geste virtuose, la forme brute et inée surgissant au beau milieu d'un vocabulaire technique sont autant d'images qui renforcent ce sentiment d'une danse différente, dont la modernité même est différente.
Naharin est aussi le créateur d’une gestuelle novatrice, « Gaga », qui a révolutionné la formation de la compagnie, et s’est imposé comme une force grandissante dans le contexte de la danse contemporaine.
Les interprètes eux mêmes sont autant d'individus à la beauté singulière et véhiculant à eux seuls ou en contact avec leurs partenaires une palettes d'émotions insaisissables en une seule vie. La délicatesse s'entrechoque avec la brutalité, l'élégance.
La Batsheva danse comme autant de façons magnifiques et poignantes d'être au monde. Jusqu'au bout d'un chemin de vie, d'un parcours de danse qui prend fin sans possible retour en arrière laissant le spectateur le cœur serré par tant de beauté et de tragédie naturelle.
Agnès ROSA-SENTINELLA
Photos Didier PHILISPART
