« Les chiffres sont encourageants, quasiment à l’identique », a déclaré Jean-Louis Masson, président du Conseil départemental du Var. Avec 62 millions de nuitées enregistrées, contre 60 millions en 2023, la tendance reste positive. La trajectoire se révèle même supérieure à celle de l’année précédente, « donc sur une bonne trajectoire en tourisme », a insisté l’élu.
La saison a connu quelques soubresauts, notamment un mois de juillet équilibré et un mois d’août en retrait, malgré une embellie autour du week-end du 15 août (+2 % pour l’international). À l’inverse, juin 2025 a marqué un record, avec une hausse de 6 % par rapport à 2024 et de 8 % par rapport à 2023.
Le constat est partagé par Guillaume Decard, président de Var Tourisme. « La fréquentation reste stable, mais avec un tassement de la clientèle française. »
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : –3 % pour la clientèle hexagonale, contre +6 % pour la clientèle internationale par rapport à 2023.
Et l'évolution confirme une tendance de fond. L’été ne concentre plus autant la fréquentation qu’autrefois. « En 2011, 56 % du tourisme se faisait l’été, aujourd’hui ce n’est plus que 47 % », a rappelé Decard, mettant en avant le rapprochement progressif entre les saisons.
Côté professionnels, le ressenti est plus contrasté. Jean-Pierre Ghiribelli, représentant des industries hôtelières, confie : « J’ai eu peur, mais le comportement des vacanciers en 2025 a été différent. » Il pointe cependant la souffrance de la restauration, « trop de charges et de contrôles », et la concurrence accrue des plateformes de type Airbnb. « Autrefois des services entre particuliers, aujourd’hui un véritable business avec des règles plus souples, alors que les hôtels peinent à loger leur personnel », a-t-il dénoncé.
Selon lui, ce sont surtout « les palaces et les complexes très haut de gamme qui ont le mieux réussi cet été », confirmant une polarisation de l’offre.
Pour Michel Nore, représentant de l’hôtellerie de plein air, la saison s’est bien étendue « à partir d’avril », avec un mois de juillet particulier. « Les séjours à la semaine sont passés à deux ou trois nuitées, avant un retour au complet sur le reste de la saison et en septembre. »
Quelques « points noirs » entachent la belle toile. La nouvelle taxe de séjour, la taxe sur les bureaux, et surtout la lenteur administrative pour développer des infrastructures. « On en a besoin, mais il faut trois à quatre ans pour construire », regrette-t-il.
Autre révélation assumée : le recours massif aux fausses promotions. « Nous augmentons nos prix pour la saison afin de proposer des remises qui ne sont que le retour aux tarifs hors saison. Mais il n’y a que ça qui attire aujourd’hui », reconnaît-il.