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Orphée et Eurydice: Flamand faiseur de pluie à l'Opéra de Marseille

Le 09/12/2013 - Région PACA - - 17 °
22 km/h
Terminé
Publié par Pauline . le 10/12/2013 - Modifié le 11/12/13 16:50
Orphée et Eurydice: Flamand faiseur de pluie à l'Opéra de Marseille

Le Ballet National de Marseille à l'opéra le 1er décembre 2013


Autour d'un thème mythique comme Orphée et Eurydice, réunir des artistes lyriques d'exception, une compagnie de danse unique en son genre (notamment par la qualité de ses interprètes), les œuvres scénographiques de Hans Op de Beeck, et enfin à la direction musicale de l'orchestre Kenneth Montgomery ; il n'y avait que Frédéric Flamand pour relever le défi et concrétiser l'aventure avec autant de panache et de succès.
Il semble que les contraintes liées aux collaborations entre artistes issues de différentes disciplines insufflent en vérité un élan d’innovation et de liberté tout autre que la fameuse page blanche.
Respecter le cadre pour mieux en sortir et nous emporter avec eux, voilà le beau voyage que nous propose les beaux artistes d'Orphée et Eurydice.
Mais pour commencer ce voyage rien de mieux que de s'installer dans l'ambiance délicieusement mélancolique des velours et des ors de l'opéra de Marseille, enveloppés dans l'ambiance du lieu le cœur semble encore plus à l'écoute de cet Orphée descendant aux enfers pour retrouver son amour et des douceurs et des amertumes de ces deux amoureux de légende.
En substance et sans trop en dévoiler, une double distribution des rôles entre les artistes lyriques et les danseurs et danseuses du BNM, creusent la palette des émotions des personnages avec brio, nous proposant finalement plus les questionnements intérieurs ou les subconscients torturés des personnages plutôt que le simple doublon danseur-chanteur.
Un parti pris difficile mais pourtant évident au vu de tels interprètes que je salue ici : en Orphée Varduhi Abrahamyan (lyrique) / Christian Novopavlovski et Thibault Amanieu (danseurs), en Cupidon Mailys de Viloutreys (lyrique) / Ji Young Lee (danseuse).
Et enfin en Eurydice, la lumineuse Ingrid Perruche ( lyrique) et (pardon pour elle ) mais dans un éclat encore plus grand et plus délicat à la fois, la plus lumineuse encore Valeria Vellei, une Eurydice dansée avec tant de poésie et de grâce que sa seule présence en scène ou son simple pas suffisait à capturer le cœur du public, non sans mentionner sa technique invisible tant elle était impeccable.
Mais à mon sens le vrai personnage de cet opéra reste ces furies des enfers incarnées avec puissance et virtuosités tant par le chœur lyrique que par la compagnie du BNM, dans des constructions chorégraphiques qui réinventent sans cesse la danse contemporaine et empruntent à tous les langages techniques et à tous les registres émotionnels. Un tourbillon infernal et merveilleux dans le lequel s'illustrent et nous transportent sans mal Julien Ramade, Vito Giotta, Gabor Halasz ou le duo flamboyant de Kéty Louis-Elizabeth et Angel Martinez Hernandez, avec une débauche de styles et d'énergies différentes.

"Orphée et Eurydice" est un bonheur diabolique que l'on voudrait revoir (en 2014), un péché sans culpabilité.

Agnès Rosa-Sentinella
Photos : Didier Philispart

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