aujourd'hui 18h
La Fiesta des Suds frappait fort en cette soirée d'ouverture avec IAM en tête d'affiche. Retour sur un premier week-end agité.
Les marseillais se sont tous donné rendez-vous pour le lancement de cette 22ème édition.
Côté Salle de Sucres, place au maloya de Christine Salem tout droit venu de la Réunion et à la derbouka rock de Temenik Electrik. Le public est chaud, il est temps de rejoindre le chapiteau pour accueillir les enfants du pays, instigateurs du hip hop marseillais, IAM.
Le public est venu en masse. De 20 à 40 ans, tous ont été bercés par la musique du groupe marseillais affichant 25 ans d'activisme hip hop au compteur. Les titres s'enchaînent, de leur dernier album aux plus anciens en passant par les albums solos d'Akhénaton et Shurik'n et autres mixtapes collectors de Sad Hill à la BO de la Haine : Marvel, Nés sous la même étoile, L'empire du côté obscur, La 25ème image, Bad Boys de Marseille, Demain c'est loin, Bouger la tête, Dangereux, Un bon son brut pour les truands, la Face B, La Saga...
Bref, autant de titres que de mouvements de foule dans le public. Vient ensuite le moment du quart d'heure américain pour ne pas dire funky au cours duquel nos compères se livrent à une démonstration de danse avant de lancer les premières notes tant attendues du MIA. Autant dire que l'ambiance est à son paroxysme. Afin de faire baisser la température, c'est le morceau Petit Frère qui viendra clôturer plus de 2h15 d'un concert d'anthologie.
Pour finir, on peut compter sur les mix soul de Tony S ou le Walkabout Sound System, camionnette ayant arpenté les routes tout l'été, jamais en panne d'inspiration pour faire bouger les gens.
Samedi soir, la Fiesta accueille la formation Africa Express où musiciens aguerris, interprètes africains et occidentaux sont réunis pour créer une performance inédite sous les commandes de Demon Albarn. Le tout donne un rendu plutôt surprenant, audacieux mélange de musiques traditionnelles d'Afrique, de rap vitaminé et de rock survolté. Si l'on regrette les nombreux temps morts entre les morceaux et changements de groupes, la voix de Fatoumata Diawara et la douce impertinence de Rachid Taha donnent le change. Tandis que M s'amuse à revisiter ses classiques à la sauce africaine, Tony Allen joue en maître derrière sa batterie. Le clou du spectacle est sans équivoque le morceau Rock the Casbah orchestré par un Demon Albarn endiablé accompagné par Rachid Taha et M bien contents de faire la fête. En tout 5 heures de concert, 5 heures de fêtes comme la Fiesta les aime.
Côté Salle des Sucres, Gilles Peterson prend la suite, distillant une pâte qui lui est propre et qui a fait sa renommée, entre électro et world music. Après un mix groovy et tropical, c'est Chinese Man qui prend les commandes livrant un DJ set entre chinoiseries, hip hop et électro. Ça secoue, ça balance jusqu'à perdre les sens.
Si la machine Fiesta est belle et bien lancée, le rendez-vous est pris le week-end prochain pour la suite de la saga.
Linda Mouffek
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