Austra
Il y a deux ans, avec Feel it Freak, la troupe canadienne de Katie Stelmanis avait réhabilité le khôl, les vieilles dentelles et les ambiances electro-goth. Cette année, avec Olympia, un album aussi dense que dance, Austra s’extirpait de ses frusques gothiques pour offrir son electro à la clarté, osant de nouveaux arrangements, plus house et techno, pour envelopper la voix puissante de sa chanteuse. Sur scène, ce duel entre les catacombes et la lumière sera des plus fascinant.
Petite Noir
Un parcours peu commun – il est né à Bruxelles de parents congolais et angolais, il a grandi en Afrique du Sud –, une voix de centenaire et une obsession pour la noirceur de Manchester : Yannick Ilunga, alias Petite Noir, a créé son propre genre, unenoirwave qui emmène Factory faire un long séjour en terres zouloues (“Joy Division chez Paul Simon” comme on l’entendait à ses débuts). Sombres et étrangement tribaux, les titres de cet artiste sans frontières de 22 ans captivent autant qu’ils serrent le coeur. Couronnement annoncé avec la sortie d’un premier album à la fin de l’année.
Matthew E. White
Big Inner, le premier album de l’Américain Matthew E. White, méritera de figurer dans les classements des meilleurs albums de l’année, catégorie soul – et pop, et folk, et bande-son du paradis. Car ce grand barbu pacifique, mélomane éclectique et musicien savant, a réussi un coup de maître à l’ancienne, un disque-nuage qui englobe les styles et survole la concurrence.
The Amazing Snakeheads
L’un des morceaux du trio, fraîchement signé sur Domino et auquel le NME offre l’étiquette de “nouveau groupe le plus excitant de Glasgow”, s’intitule Where Is My Knife.
Où, donc, se trouve le couteau des trois garçons ? Entre leurs dents. Serrées jusqu’à se briser la mâchoire quand ils incendient les scènes, les membres, les tympans, quand leur leader Dale prêche comme un diable son rock primal, brutal, sanguin et sanglant. Les Cramps et The Fall sont leurs amis, et nous aussi.