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La Batsheva Dance Company d’Ohad Naharin au Festival de danse de Marseille

La Batsheva Dance Company d’Ohad Naharin a investi mardi 03 et mercredi 04 juillet la salle marseillaise du Silo dans le cadre du Festival de danse et des Arts Multiple de Marseille, 2 jours d’exceptions pour tous les amoureux de la danse.

Publié par Pauline . le 07/07/2013
La Batsheva Dance Company d’Ohad Naharin au Festival de danse de Marseille

Mardi soir était présentée Sadeh21, la dernière création de la Batsheva (notre reportage photo). Brisons tout de suite un faux suspens, cette œuvre est magistrale.
Sadeh en hébreu c’est le champ, référence sans doute à l’espace scénique où le chorégraphe Ohad Naharin explore les différentes facettes des mouvements et des corps, parfois lents et tout en appuis ou au contraire bref et précis, tranchants.
La pièce est donc constituée d’une suite de tableaux dont les numéros sont matérialisés à chaque ouverture par une projection sur le mur blanc de la scène. Ces mouvements sont autant d’opus qui constituent les 21 mouvements de ce Sadeh 21 qui vont du solo aux ensembles regroupant jusqu’à 18 danseurs.
Chaque tableau est l’occasion de proposer des variations autour d’une construction, d’une intention, à l’image de celui où une danseuse égraine à haute voix toutes les combinaisons numériques possibles pour les 5 danseurs présents sur scène pour ce sadeh et qui s’exécutent donc formant tour à tour aux ordres deux duos et un solo, un trio et un duo, etc.
Ce qui frappe systématiquement c’est indéniablement l’énergie et la rigueur des mouvements. Les interprètes, des danseurs originaires du monde entier de morphologies différentes forment pourtant un tout cohérent, un groupe vibrant à l’unisson de cette même fascinante et omniprésente énergie. Leur précision et leur charisme sont simplement impressionnants !
Ce que l’on retient enfin ce sont les constructions chorégraphiques limpides, les crescendos, les ensembles…
Le seul reproche que l’on pourrait faire à cette pièce n’en est pas vraiment un. Après un générique de fin égrainé comme celui d’un film par projection murale pendant que les danseurs interprètent un tableau d’une beauté superlative dont je vous laisse la surprise : pas de rappel sur scène ni de salut des danseurs malgré des applaudissements très nourris. Une situation bien sûr totalement justifiée d’un point de vue artistique mais aussi très frustrante pour tous les spectateurs conquis !

Même troupe, même chorégraphe, même salle : dimanche c’est « Deca Dance » qui était présentée, une rétrospective de presque une décennie de création (1992-2008).
Une palette variée et pourtant très cohérente d’extraits allant du duo intimiste sur le boléro de Ravel à de grands ensembles de 18 danseurs. Des extraits qui du coup n’en semblaient pas avec, pour nombre d’entre eux, en filigrane dans le choix des costumes et des arrangements musicaux, l’histoire et la culture israélienne.

Le public marseillais ne bouda pas son plaisir, retenant par exemple son souffle sur une chorégraphie d’ouverture impressionnante ou encore s’amusant avec bienveillance lorsque 12 des danseurs firent monter 12 spectateurs sur scène pour une pièce émouvante et truculente.
Mêmes danseurs et même énergie hypnotique que la veille certes mais pourtant un tout autre visage, plus accessible peut être, beaucoup plus proche du public sûrement.
Néoclassique, contemporain, œuvres graves ou plus triviales la Batsheva nous a montré en 2 soirées qu’elle sait décidemment tout faire et avec brio …
A n’en pas doute un des jalons majeurs de ce Festival de Marseille Danse et Arts Multiples mais aussi de cette année de danse 2013 en PACA après la réussite remarquée de la soirée d’ouverture de Bill T. Jones.
> A noter : vous pourrez retrouver Sadeh 21 et la Batsheva Dance Company au pavillon noir en décembre 2013.

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