Ici, Le prince cédant au poids de la société s'apprète à épouser le cygne blanc mais très vite, il n'a d'yeux que pour le cygne noir, un sculptural et élégant interprète. Les danseurs martèlent le sol de leurs pieds nus. Comme dans la rue, des querelles éclatent on crie, on s'amuse.
On rit beaucoup, non pas aux dépends du traditionnel lac des cygnes mais plutôt de ses repères avant de les transposer tout naturellement vers ceux la société contemporaine.
On est ému aussi car on n'assiste plus à un conte imaginaire mais plutôt à une histoire de notre temps, une histoire résolument contemporaine où il est impossible de ne pas éprouver de l'empathie pour les personnages.
Le spectacle est rythmé, esthétique, énergique, les constructions chorégraphiques et la narrations limpide.
Certes, les ensembles sont parfois perfectibles mais finalement les petites imperfections de cette pièce font aussi sa force, sa personnalité. Le ballet de Dada Masilo est donc une réussite, un spectacle populaire, proche de son public, servant sans en avoir l'air de vrais propos comme ceux de la pression sociale et de la place de l'homosexualité et dont sort plein d'une énergie communicative.