Après une salle de concert, voici les festivités de l'été qui sont touchées par le terrorisme islamique. Quelques jours après l'attentat de Nice, les festivals se retrouvent en première ligne face à de nouvelles difficultés liées à l'inquiétude légitime du public et de nouvelles mesures de sécurité.
Les festivals et festivités annulés au lendemain de l'attentat
Dès le lendemain de l'attentat, s'est posée la question de maintenir ou pas les événements en région. La plupart des feux d'artifice reportés du 14 juillet avaient été décalés à ce weekend. Ils ont tous été annulés sauf à Cornillon Confoux et dans un hôtel à proximité de Nice. Dans les deux cas, la critique a été unanime les internautes soulignant un manque de décence de la part des organisateurs. D'une manière générale, les festivités prévues ce weekend dans la région ont été annulées. C'est d'ailleurs le sens de la recommandation du Préfet de région qui avait demandé aux commune de reporter les "événements festifs et réjouissances publiques".
Quelle réaction pour les festivals ?
Côté festivals, si certains ont immédiatement décidé de suspendre voire d'annuler leurs spectacles d'autres n'ont presque rien changé.
A Nice, le grand festival de la ville, le Nice Jazz Festival ainsi que le concert événement de Rihanna ont été annulés dès le lendemain matin de l'attentat. Dans la journée, beaucoup de festivals des Alpes Maritimes se sont interrompus : Jazz à Juan et Les Nuits du Sud à Vence n'ont pas proposés de concerts durant le weekend.
Plus on s'éloigne de Nice et dans le temps, moins on trouve d'annulations. Ainsi à Nîmes, Solliès-Pont ou à Patrimonio en Corse, le programme est resté inchangé. Plusieurs explications à cela.
Répondre à la barbarie par la culture
"la meilleure réponse face à une telle barbarie est de rester debout et de continuer à vivre, ensemble et solidaires face à l'horreur, plus que jamais." Festival du Château
A Patrimonio, à quelques heures du début du festival l'équipe s'interrogeait sur la manière de rendre hommage aux victimes de Nice. Pas question d'annuler le festival ! "Si on arrête la culture on leur donne raison" nous explique un bénévole. "Après tout, il s'agit d'abord d'un événement culturel avant d'être festif". La frontière est fine, mais la volonté est intacte de continuer, de ne pas plier.
Et puis, il ne faut pas non plus ignorer les enjeux financiers qui auraient lourdement impactés les festivals en cas d'annulation volontaire. Certains festivals sont déjà dans une situation économique fragile, une annulation volontaire n'est pas couverte par les assurances.
Les festivals sont aussi l'occasion de se recueillir ensemble ou de faire passer un message aux bourreaux. La vidéo de Hyphen Hyphen lors du Festival des Vieilles Charrues a déjà été très partagée. Les chanteuses ont fait réagir une foule de 20.000 personnes avec leur "Qui ne saute pas n'est pas Niçois !"
Ces hommages peuvent être aussi plus posés, avec une minute de silence proposée avant les concerts. Ce fut le cas par exemple aux Suds à Arles et à Jazz à Saint Rémy ce weekend.
Une sécurité renforcée
Autre conséquence de l'attentat, c'est une sécurisation renforcée des festivals. Les organisateurs sont en lien direct avec les mairies et les préfecture pour assurer une sécurité optimale aux spectateurs. A Solliès-Pont, les équipes de sécurité ont été doublées pour le Festival du Château. Des coûts supplémentaires mais qui seront pris en charge en partie par le ministère de la Culture et de la Communication. Un fonds spécial avait été créé après le 13 novembre et a été renforcé pour les événements de l'été.
photo : Thomas Dutronc en concert ce dimanche soir à Patrimonio
