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Angelin Preljocaj et les temps de la création.

Ne pas perdre de temps, renouer avec le public. En ces temps incertains pour le spectacle vivant, Angelin Preljocaj ne rend pas les armes.

Publié par Pauline . le 02/09/2020
Angelin Preljocaj et les temps de la création.

Angelin Preljocaj conviait cet été le public à assister à des répétitions dans le cadre prestigieux du jardin aixois de l'archevêché, un jardin bien plus habitué à entendre résonner les grandes voix des artistes du festival d'art lyrique qu'à admirer les beaux gestes du ballet.

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Le Lac des Cygnes par Angelin Preljocaj, la naissance en live d'une nouvelle création

Une répétition publique, rien de nouveau me direz-vous ? Certes, le chorégraphe est coutumier de ces rencontres proposées gracieusement tout au long de l'année dans son lieu de résidence du Pavillon Noir. Cependant, il ne s'agissait pas cette fois de découvrir la préparation des interprètes à la reprise d'une des pièces de leur répertoire mais bel et bien d'assister à la naissance d'une nouvelle œuvre.

Moment passionnant que d'être témoin du processus d'élaboration de cette création 2020 au propos alléchant : une interprétation du mythique "lac des cygnes".

Après une brève introduction, les danseurs en tenue de répétition, commencent à évoluer avec et sans musique en toute simplicité devant les nombreux spectateurs. Ils s’emploient à suivre les idées et directives d’Angelin Preljocaj, s’exécutent, questionnent, et de ces interrogations naissent des propositions chorégraphiques. Seront-elles gardées, modifiées ou supprimées ? Il est encore trop tôt pour en être certain mais tout cela tisse l'histoire de la création, celle qui articulera finalement les mouvements entre eux et créera un ensemble cohérent presque évident.

En assistant à ce type de processus, on pointe vraiment du doigt la fragilité de la mise en espace et de l'écriture du mouvement inspirées tant par les propositions du chorégraphe que par les gestes de ses interprètes.

Pas après pas, Angelin Preljocaj invente avec humilité et construit minutieusement sa pièce. Rien n'est encore figé, rien n'est stable bien sûr ... Le chorégraphe cherche son chemin ou plutôt celui de l’œuvre, au milieu des milliers de possibilités rendues possibles par sa créativité et la virtuosité de ses danseurs. Il prend parfois le public à parti, se questionne et l'interroge, s'excuse avec humour de ces "pertes de temps".

Chacun dans les gradins à au contraire conscience d'être un spectateur privilégié de pouvoir assister à la naissance d'une œuvre, alors que mesures barrières obligent, les spectacles se font si rares.

Il faudra, si tout va bien, attendre désormais le début d’octobre pour la première à Clermont Ferrand et la fin du mois d'octobre pour découvrir à Aix en Provence ce « Lac des Cygnes » qui s'annonce passionnant !






















Reportage: Didier Philispart

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