Avec 6 albums à son actif et une multitude de collaborations sur des mixtapes et autres compilations ''rapologiques'', Oxmo Puccino est considéré comme un des meilleurs rappeurs de sa génération. Réputé pour son écriture poétique, son phrasé acéré, ses métaphores et ses talents de romancier, Oxmo a su se démarquer et se faire un nom. Le tout avec une humilité certaine et une attitude 100% anti bling-bling. D'Opéra Puccino au Cactus de Sibérie en passant par le brillantissime Lipopette Bar, Oxmo sait jouer des rimes comme d'imagination.
En tournée suite à son album fraîchement sorti Roi sans carosse, Oxmo Puccino est accompagné de quelques musiciens, distillant son talent sur notes de clavier, batterie, guitare, basse et djembé. La salle du Moulin est littéralement pleine à craquer. De la quarantaine à la vingtaine, on dénombre une bonne part de trentenaires parmi les fans venus de toute la région sud. Sur scène, Oxmo emmène son public dans un univers mélancolique et savoureux, dans une ambiance fraternelle, tel un grand-frère qui veille sur la fratrie. S'il a majoritairement interprété des morceaux de son dernier album, Le mal que je n'ai pas fait, Artiste, Pas ce soir, Le vide en soi, Pam-Pa-Nam, Le sucre pimenté, Les gens de 72 ou Roi sans Carosse, Oxmo a faufilé quelques pépites de ses anciens albums tels que Black Popeye, Où est Billie ?, le mythique J'ai mal au MIC et le sublime Cactus de Sibérie.
S'il est généreux sur scène, il n'en est pas moins taquin avec son public et s'amuse volontiers à glisser quelques phases bien pensées : « Je vous remercie d'avoir eu l'intelligence d'investir dans votre bien-être ». Petite surprise pendant le show, un ''quart d'heure américain'' énergique au cours duquel Oxmo revisite ses morceaux sur des instrus de rap américain grand public : In da Club de 50 cent ou Still D.R.E de Dr Dre. Un concept qui divise les fans, certains pensant que « c'est un vrai cadeau » et d'autres que « c'est étonnant venant d'un rappeur aussi authentique qu'Oxmo Puccino ». Après plus d'1h30 de concert, le black mafioso n'a pas oublié ses fans de la première heure et leur a adressé un beau clin d'oeil avec l'Enfant Seul (Opéra Puccino) en guise de final.
Un concert à se refaire en boucle !
Reportage : Linda Mouffek – Bertrand Aldebert
