Dans ce seule en scène en forme de conférence littéraire, Alice Zeniter joue son propre rôle : celui d’une écrivaine qui s’adresse à un public de théâtre pour méditer avec lui sur ce qu’est une fiction. Une joyeuse mise en abîme qui annonce parfaitement la couleur : ici, il s’agit de jouer avec les frontières entre le réel et l’imaginaire, et de confronter les histoires qu’on raconte avec celles qu’on « se » raconte…
En outre, ce grand moment d’intimité entre une autrice et son public offre l’occasion d’une démonstration à la fois troublante et précieuse : la fiction peut changer le monde. Et mieux encore : qu’on soit un enfant innocent, un vieux savant, un artiste ou juste un rêveur, l’invention d’autres mondes est à la portée de tous. Riche en références romanesques et théoriques, cette pensée émancipatrice est portée par beaucoup de fantaisie. Comme en témoigne l’irrésistible séquence où Alice Zeniter imagine un atelier d’écriture dont elle incarne l’animateur : Aristote en personne !