Aurélie Van Den Daele parle des personnages de Angels in America comme de vieilles connaissances : Roy Cohn l’avocat homosexuel et homophobe, juif et antisémite qui a conduit les époux Rosenberg à la chaise électrique ; Harper et Joe, couple mormon qui se shoote au valium et au mensonge... et bien d’autres.
La metteuse en scène fait se croiser tous ces destins dans un non lieu, « le lieu de l’absence de lieu » disait Perec à propos d’Ellis Island. Ici un hangar ou un purgatoire gouverné par les démons et les anges de chacun des protagonistes. Dans ces espaces mentaux, réalité et imaginaire, raison et hallucination se côtoient. Cette façon de décompartimenter les cases que constituent les multiples lieux et situations, de circuler entre les genres et les registres impose tout le pouvoir de l’imaginaire. Malgré sa grande fantaisie, la pièce demeure très politique. Pandémie, climat, dislocation du bloc de l’Est, Tony Kushner a posé sur son époque un œil qui continue de regarder la nôtre.
Texte Tony Kushner
Mise en scène Aurélie Van Den Daele
Avec Antoine Caubet, Émilie Cazenave, Gregory Fernandes, Julie Le Lagadec, Alexandre Le Nours, Sidney Ali Mehelleb, Pascal Neyron et Marie Quiquempois
Durée 4h50 avec entracte
Infos/réservations : www.chateauvallon-liberte.fr