La Soptom, les conservateurs de la Réserve naturelle, avec le renfort d'association ont pu intervenir sur les lieux du sinistre. Une trentaine de bénévoles se sont relayés pour tenter de sauver les tortues sur les lieux de l'incendie. Une équipe de 15 à 20 personnes était hier sur place à titre d'exemple, d'autres équipes quadrillent aujourd'hui les zones accessibles.
Pour estimer la taille de la population touchée, ils appliquent des protocoles d'échantillonnage précis. Les bénévoles et scientifiques se positionnent tous à 5-10 m les uns des autres et avancent en battue pour repérer les tortues. "Le but c'est d'échantillonner un maximum de paysages différents pour avoir un aperçu concret", expliquait le soigneur du Village des Tortues ce vendredi 20 août.
Lors des battues des derniers jours, 61 tortues ont été trouvées, 55 étaient en vie. A la faveur de la canicule, il est possible que de nombreuses tortues étaient déjà enterrées lors du départ du feu.
La thermorégulation est essentielle pour des espèces. Les tortues tentent de contrôler leur température corporelle en s'enterrant lors de grosses chaleurs. Certaines tortues retrouvées vivantes étaient peut-être donc déjà enterrées lors du départ du feu, d'autres se sont cachées sous des rochers.
Le paysage est déterminant pour le sort des tortues de la Réserve naturelle des Maures. "Le premier jour de l'incendie, il y avait plutôt une vallée de pinède donc ça a bien brûlé et il n'y avait pas beaucoup de cachettes donc on a trouvé rapidement 4 tortues brûlées." Le second jour, au contraire, la zone concernée avait plutôt des gros rochers qui peuvent servir de cachette aux tortues.
Les terrains sont tous différents et la zone à couvrir est immense. A cette heure le bilan statistiques n'est bien entendu pas exhaustif, mais la méthode permettra d'avoir un aperçu de l'impact de l'incendie sur les tortues d'Hermann et cistudes.
A la Soptom on estime que le bilan est plutôt positif pour le moment. "C'est moins pire que ce qu'on aurait pu imaginer." Mais ce premier bilan est à prendre avec des pincettes. " On a évalué des terrains qui étaient plutôt favorables", précise à ce sujet le soigneur du Village des Tortues.
La Plaine des Maures accueille de nombreuses tortues d'Hermann, "personne n'est capable d'estimer la part brûlée de la réserve", mais les chances de survie des tortues d'Hermann non blessées lors de l'incendie sont élevées. Elles vivent dans un milieu arides et peuvent s'abstenir de manger pendant un bon moment. A l'automne elle pourront de nouveau se nourrir avec la reprise d'herbacées ou dans les zones non brûlées. "Les tortues sont très résilientes."
Espérons que les jours à venir confirment ce premier bilan plutôt positif.
Les Massifs ne sont toujours pas ouverts au public. Si vous observez une tortue dans une zone incendiée, il ne faut pas la ramasser. Les tortues peuvent survivre dans des conditions extrêmes sans eau ni nourriture. Les survivantes sont l'avenir de la population de tortues d'Hermann et ne doivent donc pas être prélevées de leur environnement.
Vous pouvez en revanche les hydrater avec une bassine d'eau pendant 5 à 10 minutes.
Si vous trouvez une tortue blessée ou morte, appelez la Soptom :04 94 78 26 41. Les équipes vous indiqueront comment agir.
Photo : Une tortue soignée à la Soptom
