En pleine chaleur du mois de juillet ce havre de paix était le cadre idéal pour servir d'écrin à une chorégraphie conçue par Hervé Koubi assisté de David Guasgua Montenegro.
"Les heures florissantes" est une pièce déambulatoire allégorique qui cultive les images déifiques chères au chorégraphe.
Évoluant inexorablement, les danseurs semblent célébrer des rites païens. Dans leurs costumes et sous leurs maquillages imaginés par Guillaume Gabriel, ils apparaissent tels des statues mythiques vivantes. Leur évolution lente et sans un mot, rend hommage avec beaucoup de force à la solennité des lieux. Leurs bras sont chargés de fleurs comme autant d’offrandes qui font d’eux le trait d’union entre le minéral et le végétal qu’ils célèbrent par la danse.
Faire danser ces interprètes qui ne sont pas de sa troupe, c'est aussi pour Hervé Koubi l'occasion de poser la question de la transmission et de la mémoire d'une œuvre. Transmettre, c'est donner la possibilité de faire persister. Cela prend particulièrement du sens avec cette création où les danseurs, devenus créatures d'autres temps, semblent animés par des forces ancestrales qui les dépassent.
Les spectateurs, nombreux à suivre la déambulation, pouvaient ensuite s'attarder sur l'exposition "Contemplation". 40 photos en grand format de Matthieu Ricard, chacune accompagnée d'une citation spirituelle de l'auteur moine bouddhiste.
Le tout formait une belle parenthèse, hors du temps, célébrant le corps, les arts et l'esprit.
Didier PHILISPART
