Dans une étendue désertique hors du temps, où l’on s’attendrait à voir surgir le Petit Prince ou Godot, deux silhouettes apparaissent. Elle, nomade, immigrante ou voyageuse, c’est sa terre natale qu’elle porte avec elle, en elle, pour seul bagage. Sa terre-valise s’ouvre, puis tombe, dessine son chemin et prend racine(s) à nouveau. Dans une main, la terre, dans l’autre une corde qu’elle serre, perd, retrouve, agrippe. Elle en joue comme d’un lien à sa terre, une attache dans un ailleurs suspendu.
Ils tracent tous deux une vie en mouvements harmonieux ou désaccordés dans un souffle mêlé de voix étrangères. Alors, dans la trace de leurs pas sur la terre, dans la trajectoire de ce corps et de cette voix dans l’air, leurs accords livrent un poème visuel et sonore d’une pureté brute et organique.