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La Fondation Carmignac ouvre ses portes, un grand centre d'art contemporain dans le Var

Dès ce weekend, la Fondation Carmignac ouvre sur l'île de Porquerolles. Le Var dispose désormais d'un grand musée d'art contemporain. Une immersion pour les cinq sens. Découverte.

Publié par Jean-Baptiste Fontana le 30/05/2018
La Fondation Carmignac ouvre ses portes, le premier grand musée d'art contemporain dans le Var

L'idée a germé il y a cinq ans, elle prend enfin forme ce weekend avec l'ouverture officielle de la Fondation Carmignac. Cet ambitieux centre d'art contemporain a tout pour devenir une étape incontournable d'une escale sur Porquerolles. Il propose un parcours d'art contemporain basé sur une immersion et un éveil des sens. 

A l'origine du projet, il y a un père et son fils. Edouard Carmignac a fait fortune dans la finance. Amateur d’art, le milliardaire a accumulé toute une collection d'oeuvres contemporaines et il est tombé amoureux de Porquerolles il y a une vingtaine d'années. Son fils, Charles entretient lui un dialogue encore plus fort avec la culture. Musicien dans une autre vie, c’est lui qui a mené à bien cet ambitieux projet au sein de la Fondation Carmignac qu'il dirige. Une coordination technique mais aussi artistique, et même philosophique. La nature est au coeur du projet et interroge l'homme.

Ce musée est construit comme un dialogue permanent entre le visiteur, l'art et la nature.

On aurait pu écrire qu'il sortait de terre, mais justement non. C'est tout l'inverse: Un des enjeux majeurs était de respecter le cadre idyllique du domaine de la Courtade au cœur du parc national de Port Cros. L’extérieur du mas n’a donc quasiment pas changé, le centre d’art de 2000m² a été en grande partie gagné en creusant sous le bâtiment. "Aucun centimètre carré n'a été rajouté hors de terre" souligne Edouard Carmignac.

 

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Le rituel initiatique

On n'entre pas comme ça dans la villa.
Le visiteur se doit de respecter le rituel d’arrivée.

Il est invité à boire un breuvage délicieusement concocté avec les herbes du domaine puis se déchausse pour avoir un contact direct avec les lieux.

C'est ensuite qu'on est autorisé à descendre dans le sous-sol de la villa.

 

Plongée dans l'art contemporain

L’art contemporain est partout. 70 œuvres en grand format sont ici exposées. Des peintures, des photos (la fondation est très impliquée dans le photojournalisme) et des installations.

Cette plongée dans l’art contemporain prend donc tout son sens avec une première œuvre de Bruce Nauman: Nous sommes devant un banc de poissons d’où jaillit de l’eau.

Un bruit sourd, de l’humidité, de la surprise. L’expérience bat son plein.


 

Lumières et volupté

Le voyage se poursuit et on arrive sur une prouesse architecturale et artistique.

Au cœur de l’espace d’exposition en sous-sol, une grande dalle de verre et d’eau apporte lumière et magie au lieu.

Ce puit de lumière joue des nuages, du vent et des rayons de soleil pour éclairer cet espace en forme de grande croix.

Sur quatre salles, trois sont consacrées aux expositions temporaires du lieu, la quatrième pour une peinture monumentale permanente.

 

Palier de décompression

La remontée la surface permet d’accéder à de nouvelles salles. Les œuvres jouent désormais avec le décor naturel. Une peinture sur notre gauche répond à la vision des vignes et de la forêt de l’île sur la droite.

Une harmonie se crée entre l’art contemporain et l’art de la nature.




Fin de la première partie, on se rechausse.
Un passage rapide par la boutique et il est temps d’accéder au jardin.

 

L'île, une artiste à part entière

C’est la seconde partie de la visite, tout aussi importante que la première. Car cette "forêt méditerranéenne en pleine mer" comme l’appelle Charles Carmignac offre encore plus de matière à ce dialogue entre l’homme, ses œuvres et la nature.

«C’est une dilution de l’homme dans les espaces naturels» Charles Carmignac

Au fur et à mesure de la visite, la main de l’homme disparaît au profit de la forêt de Porquerolles.

La balade débute donc par un jardin aménagé, avec ses cultures et allées bien délimitées. Le visiteur est même invité à cueillir des fruits.

 

Perte des repères

Le parcours passe d’œuvres en œuvres. Un labyrinthe de miroir suscite forcément notre intérêt. Troublant et déstabilisant, les jeux de miroirs nous perdent volontairement.

 

Prendre le maquis

Plus on avance, plus la nature reprend ses droits. Fini les belles allées dessinées au cordeau, place au sentier dans la forêt. Les pins ont été volontairement prélevés pour laisser place à des espèces fragiles et rares, mais plus représentatives de la biodiversité de l’île : Des sérapias (des orchidées sauvages), des cistes, des chênes verts…

Les sens sont mis en éveil : odeurs du maquis, chants des oisaux, effleurement de ces œuvres monumentales et bien sûr la vue avec créations qui contrastent avec leur milieu.

 

Ponte du jour

Perdue dans la forêt, l'oeuvre de Nils-Udo interpèle. Ces cinq gros oeufs de marbre de quatre tonnes chacun ont dû être livrés par hélicoptère!

"Nous avons du trouver les plus gros hélicoptères d'Europe" explique Charles Carmignac. Ce n'est pas un problème de camion lié à l'insularité. Non, pour ne pas abîmer la forêt lors de l'installation, le Parc National et la fondation ont opté pour un transport depuis les airs.

 

L'autre breuvage maison

La visite se termine par la buvette du domaine de la Courtade. L’exploitation viticole est toujours présente dans le bâtiment, et c’est de ce côté que l’on peut se restaurer et se rafraîchir.

Informations pratiques

Ouverture au public dès ce dimanche 3 juin 2018

Toutes les informations sur le lieu :

 

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