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Y a-t-il trop de centres commerciaux à Marseille ?

Les Docks de la Joliette ont été inaugurés ce week-end, en face des Terrasses du Port... Les travaux du centre commercial du Prado se poursuivent... N'est-ce pas un peu trop ? Que vont devenir les petits commerçants face à ces géants qui poussent comme de champignons ?

Publié par Redac . le 12/10/2015
Y a-t-il trop de centres commerciaux à Marseille ?

Les Docks de la Joliette ont été inaugurés ce week-end, dans une zone qui compte déjà trois centres. Face aux Terrasses du Port se dresse donc désormais les Docks de la Joliette, une zone commerciale qui se dit différente. A quelques pas de là : les Halles de la Major, qui bien que moins vastes et dédiées à la gastronomie, n’en demeurent pas moins un espace de commerce. Des super-productions qui inquiètent les commerçants, qui ont peur d’étouffer et de ne pouvoir suivre la cadence !

Dans les autres quartiers, même constat. Il y a les centres historiques – le Centre Bourse, la Valentine, Bonneveine, Grand Littoral-, qui ont pignon sur rue depuis des années. Mais il y a aussi les nouveaux, en construction ou en projet, comme le centre commercial du Prado. Un peu plus loin, à Miramas, un autre projet d'envergure qui menace les commerçants. Le village des marques, seul de la région, pourrait bien donner envie aux marseillais de se déplacer dans la petite ville, et de déserter les commerces de Marseille.

Est-ce l’overdose ? Face à une offre grandissante, que vont devenir nos commerçants de quartier ? 

Il y a centre commercial et espace de commerce

Sans aller jusqu’à donner de bons et de mauvais rôles, rappelons tout de même qu’il y a deux types de centres commerciaux. Le centre commercial super-production, classique et qui concentre tout type d’adresses, et le centre commercial insolite qui privilégie les commerçants locaux.

Aux Docks de la Joliette, 70% des enseignes sont locales, et les commerces sont 100% indépendants. D’ailleurs, les porteurs du projet ne se considèrent pas comme un centre commercial, mais estiment appartenir aux « petits commerçants ». Le projet est bien plus un regroupement de boutiques, qu’un vaste centre commercial comme on l’entend. Une valeur que le fondateur de Big Fernand a revendiquée. Il ne considère pas les Docks comme un centre commercial, d’ailleurs il ne serait pas venu s’y implanter s’ils l’étaient, précisait-il lors de la conférence de presse d’ouverture des Docks.

Aux Docks de la Joliette on fait la part belle aux "petits commerçants", on propose même un marché de producteurs locaux. Les fondateurs du lieu ont d'ailleurs précisé qu'un pêcheur de Port Saint Louis du Rhône y tiendrait boutique. Mais malgré ces bonnes intentions, le centre n'en demeure pas moins massif, comparé aux autres commerces du quartier qui ne bénéficient pas des mêmes atouts : taille colossale, financements tout aussi importants. La présence de commerçants locaux suffit-elle à justifier l'implantation d'un nouveau centre massif ? 70% de commerçants locaux, d'accord, mais qu'en-est-il des autres commerces également locaux et déjà implantés dans le coin ? 

Du côté des Terrasses du Port, situées juste en face du nouveau centre commercial de la Joliette, on joue dans la Cour des Grands. Ici pas de volonté de promotion des petits commerçants, on compte sur la masse. Rappelons que les lieux, inaugurés en 2014, s'établissent sur 61.000 m² et comptent 190 boutiques. On ignore cependant le taux de fréquentation du site, il semblerait que cette question soit tabou à Marseille. 

Redynamiser le centre ville de Marseille

Pourquoi un tel foisonnement ? Selon une étude de Agence d'urbanisme de l'agglomération de Marseille, datant de 2013 et relayée par nos confrères de la Provence, l'objectif de ces constructions est de "redynamiser le centre-ville", de créer un coeur commercial accessible afin d'éviter que les marseillais ne dépensent leurs deniers ailleurs... Mais ces centres commerciaux véritables machines de guerres, captent les acheteurs des centres historiques, et des petits commerçants de quartier. 

Solange Biaggi, adjointe chargée du commerce, confiait à la Provence que cette croissance soudaine était due à la volonté de la ville de rattraper le retard. D'après-elle, il manquait  "200 000 m² de surface commerciale à Marseille"

Du côté des commerçants de quartier, certains ne se sentent pas concernés, d'autres s'inquiètent. La gérante de Nehari Créations, qui commercialise des sacs à main dans la rue Sainte n'est pas inquiète. Pour elle, "ces centres commerciaux captent les habitants de la Joliette, (sa) clientèle est une clientèle de passants, et d'habitués." Elle estime qu'elle ne sera pas victime de ce trop-plein de grands centres.

Une autre commerçante du quartier de la Joliette, qui désire rester anonyme, est scandalisée par la situation. Elle ne comprend pas "pourquoi la ville ne valorise pas les commerces existants, plutôt que de toujours créer du nouveau". "Il y a assez de commerces qui battent de l'aile", qui devraient être une priorité. 

L'objectif de ces constructions est de maintenir les marseillais, de les pousser à acheter dans la ville. Ces nouveaux bâtiments, vastes tout neufs et tout beaux, menacent les commerçants du quartier et les centres historiques. D'ailleurs, le Centre Bourse a prévu des travaux, pour suivre la cadence. On se demande aujourd'hui si la ville n'en a pas fait trop, en distribuant les autorisations à la pelle. La demande suivra-t-elle l'offre ? Outre la concurrence avec les commerces implantés, la fréquentation de ces centres commerciaux sera-t-elle suffisante ? Rappelons que la presse relayait il y a quelques jours seulement, l'étude réalisée par l’institut SMG Insight / YouGov pour Genworth dont les résultats démontraient qu'un ménage français sur quatre dispose de 10 euros pour ses loisirs par mois. 42% des français ont du mal à joindre les deux bouts, et à finir le mois, et ont par conséquent d'autres préoccupations que le shopping. 

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 La question ne se pose même pas. La démographie marseillaise étant quasi stable, la création de ces giga complexes est complètement absurde. Historiquement, la richesse marseillaise habite les quartiers sud et principalement dans le triangle d'or. Quand le centre jouxtant le stade sera ouvert, il captera une bonne partie des acheteurs et ce sera la fin des haricots pour les autres.Il faudra un jour confier la ville à des gens compétents, comme à Lyon, Bordeaux ou Toulouse ... Les galéjades et magouilles en tous genres, ça suffit. 
par Bod66 - Marseille - le 15/10/2015
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 Je pense que notre maire n'aime pas le centre ville allez savoir pourquoi!! 
par oma - marseille - le 14/10/2015
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