Deptford Goth
Il ne vient pas du quartier londonien de Deptford et n’a de goth que le nom : derrière ce pseudonyme trompeur se cache Daniel Woolhouse, sorcier d’un post-dubstep qui ferait passer les xx et James Blake pour les rois de l’exubérance. Orchestrations minimales, electro taillée jusqu’à l’os et pop malade : Deptford Goth célèbre la lenteur, la mélancolie et ses plaies encore béantes tout en retenue, entre r’n’b fantomatique, beats dépouillés et râles monotones. Penser à s’équiper d’écharpes : en plein mois de novembre, le coup de froid ne se prendra pas dehors mais dans la salle de concerts.
Arthur Beatrice
Déjà programmés l’an passé, les jeunes Anglais avaient dû décliner à la dernière minute, retenus en studio par leur premier album en chantier. Ils ne l’ont pas fini : c’est dire la maniaquerie de ce collectif à géométrie variable, qui évoque la science sensuelle de The xx comme la pop contrariée de Radiohead : soit des canevas savants de guitares mélancoliques et de beats accidentés, pour un genre de dance-music anesthésiée et totalement imprévisible. Même sans album, l’attente en Angleterre est déjà monstrueuse, entretenue par des chansons et un site terriblement mystérieux. Un journal anglais vient de les décrire comme la rencontre de Prefab Sprout et Morrissey, d’autres parlent de Hot Chip ou encore de The Cure : c’est dire la difficulté de les classer. En début d’année, ces Anglais figuraient, en haute place, dans nos espoirs 2013 – on reporte entièrement pour 2014 la mise engagée sur ce pari.
Sohn
Londonien d’origine, Viennois de résidence, le jeune homme dont on parle déjà beaucoup, et dont on va énormément entendre parler ces prochaines années, est certes musicien mais surtout magicien.
Sohn est ainsi capable, par la grâce de sa voix splendide, par les mille idées sorcières dont il nourrit les arrangements de sa magnifique et très obsédante soul électroacoustique, de soustraire intégralement ses auditeurs à l’apesanteur. Un oiseau rare.