Exposition César, le Rhône pour mémoire

L'exposition César, le Rhône pour mémoire retrace 20 ans de fouilles dans le fleuve à Arles et au large des Saintes-Maries-de-la-Mer. Elle est présentée au Musée départemental de l'Arles Antique du 24 octobre 2009 au 19 septembre 2010. Parmi plus de 500 objets présentés, le plus exceptionnel, est sans conteste ce fameux buste de Jules César.

Sur une période du 1er siècle avant JC au 4e siècle après, l'exposition retrace toute la vie de l'antique cité Arelate et de son port, à l'origine de sa fortune. L'exposition est d'autant plus événementielle que ces objets sont dans un état de conservatione exceptionnel, dû au milieu très particulier que l'on retrouve dans la vase au fond du Rhône. On pourra ainsi, voir des objets avec de la toile, de la corde ou du bois ; des matières habituellement effacées par l'empreinte du temps.

Au délà des objets exposés, l'exposition met en lumière le travail des archéologues. L'artiste américain Mark Dion proposera un regard introspectif sur les fouilles du Rhône, par la mise en place d'une installation mimant le cadre archéologique.

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Rencontre avec Claude Sintes, Directeur et conservateur du Musée départemental de l'Arles Antique

Comment présenteriez vous en quelques mots cette exposition ?
Cette exposition va présenter les 20 ans de fouilles dans le Rhône. Depuis 2007, il y a eu une médiatisation folle avec cette histoire du buste de César. En 20 ans, il y a beaucoup d'objets qui ont été accumulés et certains particulièrement intéressants et précieux pour l'archéologie , mais dont on n'a pas parlé parce qu'il n'avaient pas l'enjeu médiatique du buste. Enfin il y a quand même un superbe glaive romain complet, des vases en bronze, des portraits, des objets en bois liés aux bateaux... On va du 1er Av. JC au 4eme siècle après JC, on a des objets liés à la navigation, au commerce... Il y aura bien évidemment le portrait de César, les statues en bronze qui sont en cours de restauration, la grande statue de Neptune. Il y aura ces vedettes, mais pas que ça : ce serait dommage de ne pas montrer tout le travail qui a été effectué dans le Rhône, les avancées scientifiques que cela a pu donner.

Parce que, au delà des objets romains, l'exposition mettra l'accent sur les hommes qui font les fouilles ?
Oui, on va aussi essayer de montrer le milieu au public, c'est à dire le fleuve et à quel point c'est difficile d'y travailler. A la télévision cela apparaît beau et simple. Mais on va expliquer que le Rhône c'est milieu positif, mais négatif aussi, avec ses crues par exemple. Et nous allons montrer les hommes qui y travaillent. On espère pouvoir donner une ambiance. Les gens ne vont pas pouvoir y plonger physiquement, mais avoir une ambiance un peu glauque, inquiétante... Une mise en immersion qui permettra de mieux comprendre que tous ces objets ont été découverts avec des choses peu simples.

Mais justement, le fait que ce soit immergé dans le Rhône, cela a-t'il permis de mieux conserver ces objets ?
Tout à fait. Les conditions de conservation sont totalement différentes. Là, ce qui est merveilleux, c'est que les collections qui sont tombées sont restées telles qu'à l'époque. Vous avez encore des choses aussi fragiles que des sceaux en corde, des toiles, des objets en bois. Nous avons des ancres romaines dont tout le bois est conservé, tout est là ! Habituellement vous n'avez que la jarre , la partie en plomb. Ca, c'est tout à fait exceptionnel. Le fleuve a permis de conserver des inscriptions peintes. Il y a des amphores sur lesquelles on a encore l'étiquette ! Ca, habituellement dans les fouilles terrestres, ça disparaît. Le fait que ça soit tombé dans l'eau a aussi permis que les objets ne soient pas touchés et récupérés depuis ce temps là.
Ce sera impressionnant pour beaucoup de gens, car tout le monde s'attend à voir le portrait de César, les statues de bronze, mais voir une rame romaine de huit mètre de long quand même, c'est pas rien ! Les gens vont venir pour César, mais j'espère qu'ils vont prendre le temps de regarder le reste. Parce que ce sont des informations de la vie quotidienne, avoir cette proximité ce n'est pas rien. Des objets qui sont arrivés tout droit de l'antiquité. Une mise en parenthèse de 2 000 ans.

JBF