D'une certaine manière, j'ai été choisi par les professionnels avant étant donné que les gens qui ont créé My Major sont des gens qui sont issus des maisons de disque et qui choisissent les gens qui iront sur leur site. Mais effectivement, le fait d'avoir plébiscité le public est quelque chose qui me touche particulièrement, puisque je fais de la musique populaire, donc elle passe par le public, leur avis.
Est-ce que ce public t'as aidé, t'as influencé pour créer tes albums ?
Il m'a influencé dans la vie de tous les jours au niveau de mes compositions, car je parle de la vie de tout le monde et aussi par le fait qu'il m'ait donné carte blanche, m'ait fait confiance du début à la fin. Je n'aurais peut-être pas eu la même liberté dans une maison de disque traditionnelle.
Il n'y a pas eu plus d'échanges que ça avec ton public, contrairement à ce qui se passe dans une maison de disques traditionnelle ?
Si, notamment leur participation sur Toi + Moi mais pour la composition des chansons, c'est quelque chose que je me réserve beaucoup, et j'ai donc tendance à proposer des chansons finies. Après mes producteurs les ont toujours approuvées, j'écoute leur avis mais c'est vrai que s'ils en avaient rejeté en bloc j'aurais mis la chanson en suspens. Mais le public a toujours été consulté sur les maquettes et les projets à venir, et à chaque fois l'accueil a été chaleureux et il était derrière moi.
Par rapport aux thèmes de tes chansons... On a l'impression que les thèmes sont personnels, que les chansons s'adressent réellement a quelqu'un en particulier, ou encore qu'elles parlent d'un vécu.... est ce le besoin d'essayer de toucher tout le monde avec des thèmes ou les gens peuvent se reconnaitre ou le besoin d'exprimer des choses personnelles par tes chansons ?
Tout ce que j'exprime dans mes chansons est en effet ultra personnel. Les seules choses que je m'impose, c'est de ne pas mettre de prénom, même si je pourrais le faire par la suite. Je pars d'un point de vue personnel et en partageant mes chansons avec d'autres gens je me rendais compte que ce que je ressentais était partagé par beaucoup de monde, ce qui m'a conforté dans le fait de l'exprimer. J'essaie d'exprimer des choses ultra personnelles en espérant que les gens se retrouvent dans mes histoires.
Par rapport au duo « la promesse » avec Goldman, peux tu nous expliquer comment ca s'est passé ?
Goldman c'est un peu pour moi comme un prof de français qui donne un livre à un élève et qui lui donne envie de lire, d'écrire. Goldman quand j'ai entendu ses chansons pour la première fois, autre que ses énormes tubes, comme « Confidentiel » ou « Je ne vous parlerai pas d'elle », je me suis dit que c était vraiment vers ce genre de mélodies, de textes et d'univers que je voulais aller tout en gardant le mien. C'était la première fois que j entendais quelqu'un qui allait dans mon sens et ca m'a conforté dans le fait qu'on puisse chanter des choses simples, avec des mots simples... Sans être simpliste mais sans trop se compliquer les choses non plus. Donc c'est quelqu'un qui m'a réellement inspiré. Il est sur tous les points de vue inspirant et impressionnant.
Concernant la rencontre elle s'est faite en 2010, sur les enfoirés. Deux mois après, avant d'entrer en studio pour enregistrer mon album je lui ai envoyé un mail en lui demandant s'il voulait bien partager une chanson sur le prochain album car je voulais avoir une réponse et il a gentiment accepté.
Quelle était sa part d'implication dans le projet ?
A la fin de l'enregistrement de l'album je suis revenu vers lui. Il m'a dit qu'il me faisait confiance et m'a demandé de lui envoyer une de mes chansons. Pris au dépourvu car il a toujours chanté sur les chansons que lui a écrit, je lui ai envoyé « la promesse » que je venais d'enregistrer en pensant aux enfoirés. Il a accepté et on est descendu avec mon réalisateur Frank Authier à Marseille pour l'enregistrer donc en duo.
Beaucoup d'artistes français chantent anglais, pour ne pas se fermer des frontières et être reconnu internationalement. Comment te places-tu par rapport à ca ?
Je chante en français car c'est la langue que je maitrise le mieux. Même si je parle plutôt bien anglais je n'ai pas la même aisance même si pour moi c'est plus facile d'écrire en anglais qu'en français. Ca sonne tout de suite beaucoup mieux qu'en français. C'est la difficulté qui m'intéresse. Je trouve que la langue française est riche en littérature, en poésie et que nos auteurs sont incroyables. La langue anglaise, pour quelqu'un qui n'est pas anglais, reste une facilité car ca sonne mieux, et à l'écoute c'est plus joli. Je trouve la langue française tellement belle que je préfère chanter en français.
Sur la seine, Grégoire en live, qu'est ce que ca donne, comment te prépares-tu pour la seine par rapport à ce qu'on entend sur les albums ?
On fait vraiment vivre les chansons en live, avec même des parties rajoutées, des solos, donc musicalement il y a quelque chose de différent, de vivant. Ensuite d'un point de vue scénique on reste dans quelque chose d'assez sobre, sans feux d'artifices. Après le but est que ce soit convivial, chaleureux. Des citations apparaissent parfois sur les écrans. J'essaie de balader le public dans mon univers pendant une heure et demie, deux heures... C'est un mélange d'émotions et de convivialité. C'est en plus un public très familial, avec aussi bien des enfants de 4 ans,des couples trentenaires ou encore des personnes âgées. C'est familial et convivial.
C'est donc aussi j'imagine l'occasion de rencontrer tes producteurs ?
J'ai rencontré la plupart déjà mais j'en recroise souvent sur les tournées.
Avec le disque de diamant sur Toi+Moi, sont-ils riches aujourd'hui ?
Sur le premier album, ils ont gagné au moins 17 fois leurs mises... donc en effet c'est une belle opération financière.
Tu seras à Solliès Pont cet été. As-tu d'autres dates prévues à la rentrée?
La tournée des zéniths continue d'octobre à décembre. On en fait 30 donc une au Dôme à Marseille et si je me rappelle bien je repasse au Palais Nikaïa de Nice...
Propos recueillis par Jean-Baptiste Fontana
