Comment est né Oldelaf ?
"De la réunion de mon papa et de ma maman ! Plus sérieusement, je me suis mis à la musique, au piano puis à la guitare, et j’ai formé mes premiers groupes. Il y a eu ensuite Oldelaf et Monsieur D en 2000. C'était la rencontre d'un musicien, d'un comédien et de moi, et on faisait des chansons humoristiques. Puis il y a eu un passage par les Fatals Picard au milieu de tout ça. Au final, ça fait 5 ans qu'Oldelaf est tout seul. 5 ans que ça dure et que ça se passe bien."
Pourquoi en être venu au solo ?
"Deux raisons à cela. Tout d'abord, trois Monsieurs D différents ont arrêté successivement l'aventure et c’était dur de repartir à zéro à chaque fois, de se ralancer et de reprendre les chansons. Ensuite, il me manquait quelque chose. J'ai eu envie de faire autre chose que des chansons humoristiques, je voulais refaire des chansons plus traditionnelles pour aussi me prouver que je savais le faire. Ca a été dur au début car quand on fait des chansons humoristiques, les gens rient dans la salle alors qu'avec la chanson traditionnelle l'intéraction avec le public est différente. "
Pourtant le côté "humour" persiste dans vos chansons ? Etait-ce impensable pour vous de l'abandonner?
"J’avais besoin de garder le côté dérision pour dire des choses et faire réfléchir. L'humour est un outil très intéressant. C'est vrai qu'on s’est fait connaitre pour d’autres chansons, mais les gens aiment bien l’idée. Je voulais aussi montrer qu’on pouvait faire les deux. La chanson humoristique n’est pas un sous-style et ne dit pas moins de choses qu’une chanson traditionnelle. Je pense qu’on peut faire les deux très bien. C'était aussi un défi personnel. Ca m’a coûté, des gens qui connaissaient Oldelaf et Monsieur D et son côté potache ont gardé cette image. Même si c'est pas vrai, et qu'il y a d’autres choses que ça."
Renaud, Brassens,... sont autant d'artistes qui sont parvenus à insuffler de l'humour dans leurs chansons, tout en poussant à réfléchir. Sont-ils des sources d'inspiration pour toi ?
"C'est sûr. Je pense à Brassens, à Renaud, mais ce sont des gens incroyables et reconnus auxquels je ne veux pas me comparer. Ils ont cependant prouvé que c'était possible de mélanger chanson traditionnelle et rire. "
L'album a été financé avec la collaboration du public. Etait-ce une volonté d'indépendance ?
"Non ce n'était pas une volonté. Je suis sous un producteur indépendant, l'album avait donc des finances à hauteur de celles d'un label indépendant, c'est à dire des ressources limitées. C'est donc pourquoi nous avons fait appel au public. Le côté positif c'est qu'on avait une base de fans fidèles. La surprise ça a été de voir à quel point ça avait fédéré nos fans. Les gens n'étaient plus uniquement spectateurs, ils sont devenus acteurs. Ca nous a surpris de voir que les gens étaient contents de participer et de "faire partie de la bande. "
Pourquoi avoir choisi pour titre "dimanche" ? Etait-ce pour illustrer le paradoxe qu'on retrouve dans vos chansons ? Entre mélancolie et joie.
"C'est une journée qui réunit les deux sentiments. Le temps s'écoule vite le dimanche, le matin on est heureux de profiter de sa journée puis on est très vite pris de mélancolie. Le dimanche c'est aussi l'heure du bilan. On repense à la semaine écoulée et on se plonge dans une névrose. "Je suis toujours dans un métier qui ne me plait pas", tout ça. Une journée qui commence par un champ de possibles qui s'essouffle vite."
Y a-t-il un titre qui te représente particulièrement ?
"Peut être "Le bruit", ses petits pics et la critique de la manière dont les médias nous endorment à coup de grandes annonces. "
Oldelaf est en concert à Aix en provence le 22 avril ? Un mot sur ce spectacle quelque chose pour dire aux aixois de venir vous voir !
"Le spectacle est le plus incroyable du monde ! Ce serait dommage de le rater, surtout que ce sera la première fois qu’on joue là bas. On joue moins souvent dans la région. On sera là à 5 sur scène. Chacun des musiciens est un personnage, et il y a des aventures entre ces personnages, il y a aussi des choses visuelles. C’est pas juste des chansons, on a du traditionnel et des choses surprenantes. J’aime surprendre sur scène."
