Avec Six Years Later... et The Hill, Roy Assaf, danseur virtuose chez Emanuel Gat, montre la vitalité créative de la danse en Israël et la richesse de ses écritures. La première pièce est un duo à la beauté fracassante : tout est synergie, imbrications, nuances, comme si Roy Assaf et Hadar Yunger-Harel ne faisaient qu’un et que la virilité de l’un fusionnait avec la féminité de l’autre. Leur corps-à-corps se construit à la lumière de leur relation, année après année, d’embrassements en collisions, de gestes tendres en tremblements incontrôlés. C’est une histoire d’amour de six ans qui les fait se perdre et se retrouver, sinuer ensemble ou côte à côte. Qui les fait encore danser sur Beethoven, Haendel, The Marmalade ou sur des rifs de guitare au rythme de leurs battements de coeur. Dans The Hill, Roy Assaf dénonce l’inexorable fuite en avant des hommes, ces « héros », leur esprit de corps dans le combat, leur volonté de glorifier le passé. Et s’interroge : que reste-t-il de leur course effrénée vers le sommet ? Sur une bande-son éclectique, de The Israeli Army March aux Bee Gees, le chorégraphe sculpte dans l’espace un trio impétueux qui ne doit sa survie qu’à la présence de l’autre. De la danse de contact à l’état brut, jusqu’à l’incandescence !