Assurément, Silvia Gribaudi nous emmène loin dans les joies de la transgression. Non seulement elle compose un casting masculin - Siro Guglielmi, Matteo Marchesi et Andrea Rampazzo - pour figurer les trois Grâces - déesses du charme, de la beauté et de la créativité - mais elle rejoint également le trio, déboulonnant les normes du corps parfait en s’appuyant sur le sien qui n’entre plus dans les standards.
La voici en petit short noir et chaussettes montantes, pour une séance d’autodérision salvatrice ! Formée au ballet classique, la chorégraphe en dynamite les codes avec humour pour mieux faire dérailler la mécanique de l’excellence. Tableaux vivants et scènes comiques se succèdent dans une énergie frondeuse et avec la complicité du public. Des statues grecques à Instagram, les normes physiques ont changé mais la pression du corps idéal perdure. Le quatuor redéfinit la virtuosité au-delà des stéréotypes et des apparences et fait de la danse un terrain d’expérimentation et de libération jubilatoire.